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Centenaire des apparitions de Fatima

Centième anniversaire des apparitions de Fatima


Lors de son pèlerinage à Fatima à l’occasion du centenaire des apparitions, Le pape François a prévu de célébrer la canonisation de Jacinte et François Marto. Cent ans après, quelle est l’actualité du message de Fatima ?

13 mai 1917 – 13 mai 2017

Le 13 mai 2017, le Pape François a prévu de se rendre en pèlerinage à Fatima, juste cent ans après le premier jour des apparitions à Fatima de la Vierge à trois bergers, François, Jacinte et Lucie. Il a annoncé qu’il y procéderait à la canonisation des deux premiers, décédés en 1919 et 1920 et qui furent béatifiés le 13 mai 2000 par le Pape Jean-Paul II. Lucie, devenue carmélite, s’est éteinte à un âge avancé et a pu témoigner.

Soeur Lucie le 16 mai 2000

Sœur Lucie le 16 mai 2000

Lisons ce que dit Sœur Lucie

Sœur Lucie est en voie de canonisation. La phase diocésaine du procès est close depuis le 13 février 2017. En 1997 – à l’âge de quatre-vingt dix ans – elle a achevé d’écrire un livre exposant le message de Fatima et le relisant à la lumière des Écritures et du magistère de l’Église.

“Que l’on n’offense pas d’avantage Dieu, notre Seigneur qui est déjà trop offensé.”

Cette injonction de l’apparition du 13 octobre 1917 forme en quelque sorte la trame de l’ouvrage où Sœur Lucie expose, très sobrement en vingt points, les appels du message de Fatima. En voici quelques-uns.

« Mon Dieu, je crois »

“Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime.”

La foi est la base de toute vie spirituelle. Par elle, nous croyons en Dieu un en trois personnes. Sœur Lucie insiste particulièrement sur la Trinité et lui consacre un chapitre entier où elle nous invite à vivre en intimité avec la Trinité qui habite en nous et à l’adorer, comme l’a enseigné le Christ (Cf Jn. 17, 2 août 3). La foi se rapporte à la Parole de Dieu « révélation que nous ne pouvons pas refuser ». Cependant, cette Parole a souvent été mal interprétée et seul l’enseignement du Christ nous permet de bien la connaître.

Pour que la Parole de Jésus-Christ soit suivie, il  faut la connaître et croire en lui.

La foi nous fait croire à la véritable Église du Christ, confiée par lui à Saint Pierre. Cette Église de Dieu qui est l’Église de la charité et de l’amour.
Pourtant, il y a dans le monde des personnes qui ne croient pas ou qui interprètent faussement la Loi de Dieu. Nous les reconnaissons à leurs œuvres et nous devons faire attention à eux.
« ceux qui dévoyés par les idées erronées, par les tentations du démon ou de la chair […] nous ne devons pas les suivre,mais prier et nous sacrifier pour eux, afin qu’ils reviennent sur le bon chemin… »

« Priez, priez beaucoup »

Priez, priez beaucoup, faites des sacrifices pour les pécheurs, car beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie et prie pour elles.

Fatima, 19 août 1917

Ce qui nous importe le plus est de gagner la vie éternelle. Il faut pour cela nous transformer « dans le sens de la grâce de Dieu qui nous sera donnée de façon miséricordieuse, en vertu de l’effort de notre humble fidélité ». Cela nous montre le grand besoin de prier pour obtenir le pardon des péchés, la force et la grâce. Nous en avons besoin car nous sommes faibles et, en ce sens,le message de Fatima rejoint celui du Christ ; « Veillez et priez pour ne pas entrer ne tentation : l’esprit est ardent, mais la chair est faible » (Mt. 26, 41).Sœur Lucie donne ensuite des indications pour arriver à la meilleure façon de prier, « celle qui aide le plus à rencontrer Dieu et à rester en contact intime avec lui, cœur à cœur ».

La prière peut être vocale  en empruntant, comme Jésus, les mots du « Notre Père », ou en disant le rosaire, selon la demande de la Vierge de Fatima. Particulièrement attachée au rosaire, Sœur Lucie insiste sur son caractère liturgique et fournit sans son ouvrage une méditation de chacun de ses mystères.20170217-fatima_0_1400_512
La prière peut aussi être mentale, sous forme d’une conversation avec le Seigneur, ou devenir un échange plus intime avec Dieu, ce qu’on appelle « contemplation ».
La prière s’accompagne du sacrifice car «  qui ne prend pas sa croix et ne suit pas derrière moi, n’est pas digne de moi » (Mt. 10, 38). La prière et le sacrifice peuvent se traduire dans les actes tout simples de la vie, comme de supporter avec sérénité les contrariétés de la vie ou les humiliations ; comme de réparer, demander pardon, lorsque nous avons offensé quelqu’un ; comme s’abstenir des excès car, « la modération avec laquelle nous devons nous servir à la table de la création, a été demandée par Dieu dès le commencement, aux premiers êtres humains ».

« Je suis au ciel »

Lorsque les pastoureaux demandent à l’apparition où elle est, la réponse est : « Je suis au ciel ».
Pour Sœur Lucie, «  tout le sens du message est de suivre le chemin du ciel, à marcher de telle sorte que nous atteignions la vie éternelle. » C’est un appel à la sainteté, à l’image de Notre-Dame qui s’est sacrifiée « en parcourant le chemin de la vie, la route pierreuse du calvaire […] pour réaliser la mission qui lui avait été confiée ».

Si l’obligation de sainteté concerne tous les hommes, seuls ceux qui ont la foi peuvent mettre en valeur la vraie sainteté, selon la la prescription du Lévitique « Soyez saints, car moi, le Seigneur, votre Dieu, je suis saint. » (Lv. 19, 2).
Suivre le chemin du ciel est ce qu’il y a de plus important dans notre vie qui commence à la conception et se poursuit sur les chemins d’éternité. Si nous suivons les chemins du ciel, alors nous entendrons des lèvres de Jésus-Christ ces paroles de consolation  : «  Venez les bénis de mon père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. » (Mt. 25 , 34). 

Y a-t-il encore un secret de Fatima ?

L’ensemble de ce qu’on a appelé le « secret » de Fatima a été publié. Les deux premières parties sont connues de longue date. Elles concernent avant tout « la vision épouvantable de l’enfer, la dévotion au Cœur immaculé de Marie, la deuxième guerre mondiale, ainsi que la prédiction des très graves dommages que la Russie, abandonnant la foi chrétienne et adhérant au totalitarisme communiste, devait apporter à l’humanité ».

Le Pape Jean-Paul II a pris connaissance de la troisième partie après l’attentat sont il a été victime le 13 mai 1981. Après cela, il a composé une prière pour la consécration du monde au cœur immaculé de Marie, qui a été célébrée le 7 juin 1981. L’ensemble du message a été rendu public le 13 mai 2000, à l’issue de la cérémonie de béatification des deux bergers. Le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi  a rédigé un commentaire théologique de la vision de Fatima qui, selon le Cardinal Sodano, Secrétaire d’État, « concerne surtout la lutte des systèmes athées contre l’Église et contre les chrétiens. Elle décrit l’immense souffrance des témoins de la foi du dernier siècle du deuxième millénaire. C’est un interminable chemin de croix, guidé par les Papes du vingtième siècle ».

Pour aller plus loin sur les apparitions de Fatima :

Sœur Lucie, Appels du message de Fatima, ici.51amrWUAjDL._SX366_BO1,204,203,200_
Présentation du message de  Fatima par le Cardinal Bertone, communication du Cardinal Angelo Sodano et commentaire théologique par le Cardinal Ratzinger, ici.  On peut aussi y lire l’acte de consécration du monde au cœur immaculé de Marie.

logo_papa-francisco-fatima-2017Philippe de Pompignan