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La mi-carême


À mi-chemin du carême, comme une pause dans les privations et pour ne pas laisser perdre les provisions périssables, la tradition populaire a placé une occasion festive. C’est une occasion de faire le point sur la route de Pâques. C’est le 23 mars 2017

La mi-carême, un mardi gras renouvelé ?

La mi carême est le pendant du mardi gras où l’on finissait les réserves de viande avant la période des privations. Attestée depuis le 17ième siècle, la mi-carême semble avoir trouvé son origine en France, voire à Paris, où se tenait ce jour-là, jusqu’au premier tiers du 20ième siècle, les fêtes des blanchisseuses.  Pour l’Église, une occasion de faire le point dans la route vers Pâques.

Réjouis-toi, Jérusalem

Au milieu du carême, le quatrième dimanche est dit « de lætare », selon le premier mot du chant d’entrée.

Lætare Jérusalem – Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez ; tressaillez de joie avec elle, vous qui avez été dans la tristesse afin que vous exultiez et soyez rassasiés à la mamelle de vos consolations.  (Is. 66, 10,11).

Les ornements sont roses, couleur de joie. On peut aussi dire que ce rose mêle le rouge de la Passion avec le blanc de la Résurrection. Cette joie intérieure proposée par la liturgie est celle du chrétien qui, à mi-chemin de son parcours de purification, aperçoit à l’horizon la Lumière du Salut.
Le chant d’entrée est extrait du dernier chapitre du livre d’Isaïe. Le contexte est celui d’un jugement. Le Prophète rappelle la condamnation promise aux hypocrites, ceux qui suivent leurs propres chemins. Ce n’est qu’après qu’il s’adresse à ceux qui aiment le Seigneur. À eux seuls, il offre la joie.
Cette mi-carême est ainsi l’occasion de faire le point sur notre situation : sommes-nous bien ceux qui aiment le Seigneur ? – Ceux qui vivent de sa Lumière ?

« Conduisez-vous en enfants de lumière » (Ep. 5, 8)

La liturgie de l’année  propose la Lumière comme thème de ce dimanche, à travers un passage de l’Épitre de Saint Paul aux Éphésiens et avec le récit de la guérison de l’aveugle né.
Saint Paul exhorte à se comporter comme Dieu : vivre dans l’amour et donc fuir ce qui est ténèbres, débauche et idolâtrie. « Maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur, conduisez-vous en enfants de lumière et le fruit de la lumière s’appelle : bonté, justice, vérité. »
L’Évangile (Jn. 9, 1-41) montre un homme dont les yeux s’ouvrent à la lumière. C’est l’occasion pour Jésus de bien distinguer deux manière de voir. Ceux qui ne voient pas pourront voir grâce à lui, en s’en remettant à sa lumière. En revanche, ceux qui disent « nous voyons », ceux qui prétendent atteindre la lumière par eux-mêmes, ceux-là se condamnent à l’obscurité.

Le combat de Carnaval et de Carême

Dans le tableau de Pieter Brueghel l’Ancien, deux caravanes se croisent. Celle de Carnaval est menée par un truculent boucher porteur d’une broche couverte de victuailles. En face, suivie de quelques enfants faisant sonner leur crécelle et de rares pénitents, Carême porte deux misérables poissons. Tout autour, comme indifférents à la scène, une foultitude de personnages vaquent à leurs occupations ordinaires. Des estropiés crient misère, des enfants jouent à la toupie et aux osselets, une femme lave ses carreaux, des paysans partent vanner le blé.
Comme maintenant, les indifférents sont plus nombreux que les autres. Et nous, comment nous situer ?

Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles.
Des pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous des aveugles, nous aussi ? »
Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : ‘Nous voyons !’ votre péché demeure.  (Jn. 9, 39-41)