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Approfondir le sens des Fêtes d’Automne


Redécouvrir le sens des grandes Fêtes Juives d’automne

Image de couverture : Roch Hachana © Circe Denyer

Roch Hachana

A Roch Hachana on se souhaite une « bonne année » (chana tova), douce comme la pomme trempée dans le miel et l’on mange volontiers des aliments pleins de douceur. Roch Hachana commémore  la création du monde et la création de l’homme, partenaire de D.ieu et responsable de l’achèvement de la création. Cette fête est aussi une fête austère : elle rappelle à l’homme son statut de créature soumise au jugement de Dieu qui l’inscrira ou non dans le «  Livre de vie  ». C’est pourquoi on se souhaite, en ces premiers jours de l’année, une bonne “inscription”. La sonnerie du chofar, corne de bélier, exprime bien la gravité de cette fête, tout en invitant l’homme à sortir de sa torpeur. C’est le temps du bilan et de l’examen de conscience pour l’année écoulée, invitant à la conversion (techouva).

Roch Hachana ouvre une période de dix jours, les « dix jours austères » qui conduit jusqu’à Yom Kippour, le jour du Grand Pardon. Pendant ces dix jours, chacun  est invité à faire « techouva » c’est-à-dire un retour vers le frère, vers Dieu et vers soi – même.

Le Grand Pardon : Yom Kippour

C’est le jour le plus saint et le plus solennel du calendrier juif caractérisé par 25 heures de jeûne et de prières et scandé par cinq offices à la synagogue où toute la communauté est réunie. Ce jour permet à l’homme d’obtenir le pardon de ses péchés contre Dieu, le pardon de ses péchés contre son prochain ayant été demandé auparavant aux frères offensés durant les dix jours austères qui ont précédé. Il demande aussi à Dieu de « sceller » son inscription dans le « Livre de vie  ». 

La Fête des Cabanes ou fête des Tentes : Soukkot

Soukkot (Cabanes) est une des trois fêtes de pèlerinage à Jérusalem. Elle dure une semaine et commémore les quarante années passées au désert par le peuple d’Israël, sous la protection de Dieu. La vie partagée dans les cabanes érigées aujourd’hui, en font mémoire. Celles-ci sont couvertes de végétaux disposés de telle sorte que l’on voit le ciel. Signe de la conscience qu’a le peuple de sa précarité et manifestation de sa confiance en Dieu.

La fête de Soukkot a une dimension universelle et préfigure l’ère messianique où l’humanité toute entière se réunira et reconnaîtra la souveraineté d’un seul Dieu. Le loulav : bouquet aux quatre espèces (cédrat, palmier, myrte, saule) agité pendant cette fête,  symbolise l’unité du peuple juif dans sa diversité. Tout comme le bouquet ne forme qu’un, la communauté est invitée à s’unir et prendre conscience de la responsabilité qui relie les uns aux autres.                                                   

Cette période des fêtes juives d’automne notamment marquée par le Nouvel an Juif (Roch Hachana) et le Jour du Grand Pardon (Yom Kippour) est l’occasion pour nous, chrétiens, de nous rappeler le lien spirituel fort et unique avec le peuple juif.

Simhat Torah, « Joie de la Torah » !

Elle est célébrée le 23 Tichri. C’est une fête pleine de joie, joie de la lecture de la Torah, qui marque la fin du cycle annuel des lectures hebdomadaires de la Torah. Avons-nous fait cette expérience, nous chrétiens, de la joie de l’écoute de la Parole de Dieu ?

Dans les synagogues, au cours des offices, tous les rouleaux de la Torah sont extraits de l’Arche Sainte et portés par les fidèles qui tournent sept fois autour de la bimah (estrade de lecture) en joyeuses processions (les sept haqqafot) en entonnant un chant de louange suivi d’un poème d’action de grâce. Les enfants prennent part à ces processions en agitant des petits drapeaux ou des rouleaux de la Torah miniatures. Entre les processions, chants et danses des fidèles autour de ceux qui portent les rouleaux alimentent l’atmosphère de joie.

La liturgie est marquée par la lecture de la dernière section du libre du Deutéronome (Dt 33, 1- 34, 12)  qui conclut le cycle annuel de la lecture du  Pentateuque. Après cette conclusion solennelle du rouleau de la Torah, un second rouleau est immédiatement ouvert  pour commencer le cycle de l’année nouvelle : la première section du livre de la Genèse (Gn 1,1- 2, 3). 

La tradition rabbinique qui, avec le Ps 19 et 90, l’utilise comme hymne le matin de Shabbat, affirme : « Celui qui récite trois fois par jour la tehillah de David est assuré de devenir un fils du monde futur… » (Talmud de Babylone, Berakhôt, 4b). Les deux premiers versets sont comme un refrain où le psalmiste dit ce qu’il fait pour Dieu (je te bénirai, je louerai ton nom…). Dès le verset 3, le psaume énumère ce qu’est Dieu, ses qualités… Pourquoi donc bénir Dieu ? À cause de sa transcendance. La grandeur infinie de Dieu le place au-dessus de tout ce qui existe, c’est pourquoi il doit être béni « toujours et à jamais ».    

Abraham Heschel, un grand penseur juif, a intitulé un de ses livres : “Les Bâtisseurs du Temps” ! La sanctification du Temps occupe une place centrale dans le judaïsme, par la prière quotidienne, la pratique des commandements, le shabbat, et par les fêtes qui rythme l’année de tout juif. Les fêtes sont des temps saints, séparés, mis à part des temps ordinaires…