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Mémoire du père Pierre de Porcaro


Les 10 et 12 mars, des messes ont été célébrées, à Saint Germain de Saint-Germain-en-Laye son ancienne paroisse, à la mémoire du père Pierre de Porcaro, décédé à Dachau le 12 mars 1945 et dont le procès en béatification est en cours.

Dimanche 10 mars, Mgr Maurice de Germiny, évêque émérite de Blois a présidé les messes de 9h30 et 11h. Il est le postulateur de la cause des 50 martyrs du STO (service de travail obligatoire) et de Dachau, dont l’Abbé de Porcaro.

Mardi 12 mars, date anniversaire de la mort de l’Abbé de Porcaro, le Père Guillaume Boidot, curé de Croissy/Seine, délégué de l’évêque pour la cause de sa béatification, a présidé la messe de 19h15 en présence des séminaristes du diocèse de Versailles.

Une vie tournée vers l’apostolat

Pierre de Porcaro, ordonné prêtre en 1929, professeur au petit séminaire de Notre-Dame du Grandchamp à Versailles,est nommé vicaire à Saint-Germain-en-Laye en 1935. Il y fonde un patronage afin de réveiller la foi des jeunes. Il était aussi aûmonier du groupe Scouts de France à Saint-Germain-en-Laye, un groupe nommé aujourd’hui St-Germain-Porcaro, à sa mémoire.

Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940. Il organise la vie  spirituelle du camp avec d’autres prêtres poursuivant la formation théologique et biblique des  séminaristes. Il est libéré au bout d’un an.

En 1943, à l’appel de son évêque, il accepte de partir comme aumônier clandestin du STO à Dresde. A la suite d’un accident de travail, il rentre en France en convalescence. Conscient des risques, il choisit de repartir en Allemagne.

Arrêté le 11 septembre 1944, en application du décret nazi de persécution du 3 décembre 1943 contre l’apostolat catholique auprès des travailleurs étrangers en Allemagne, il est emprisonné à Dresde avant d’être transféré en janvier 1945 à Dachau, près de Munich. Les difficultés de la détention ne freinent pas son formidable élan apostolique qui le pousse à se donner sans compter à tous. En soignant les malades du typhus, il contracte en février la maladie, et meurt à quarante ans le 12 mars 1945 dans la baraque 26.

Tout au long de sa vie, Pierre de Porcaro n’aura de cesse de proclamer la parole du Seigneur. Il était, selon les mots d’une paroissienne, « un authentique témoin du Dieu vivant révélé en Jésus Christ ». 

Le Séminaire de Versailles, Les Maisons Pierre de Porcaro

Le séminaire du diocèse de Versailles, fermé à la fin des années 1970, a rouvert en 2006. Mgr Aumonier a souhaité le placer sous le modèle missionnaire de Pierre de Porcaro, dénommant le séminaire :« Séminaire de Versailles, Les Maisons Pierre de Porcaro ».

C’est une figure fédératrice, explique le père Matthieu Dupont, recteur du séminaire de Versailles, il a écrit dans son journal et son testament spirituel, des intuitions dont certains passages sont étudiés lors de la récollection de rentrée des séminaristes à Blaru. Son esprit d’apostolat, d’ouverture au monde, sa façon d’être et sa créativité sont une vraie source d’inspiration pour les séminaristes.”

Tout au long de sa vie, Pierre de Porcaro s’est distingué par sa volonté de soutenir les vocations sacerdotales. Il rayonnait d’une très profonde joie de vivre qu’il communiquait à tous ceux qu’il côtoyait. Sa force prenait sa source dans son union au Christ par la célébration de la messe et dans son amour pour la Vierge Marie. Enfin il était convaincu de l’importance de la formation religieuse des jeunes pour les aider à s’approcher du Christ.

« Le père de Porcaro prêchait pour les vocations et beaucoup sont arrivés au séminaire grâce à lui » se souvenait, il y a quelques années, le père Michel Pinard qui l’avait côtoyé au petit séminaire Notre-Dame du Grandchamps.

Pierre de Porcaro, appelé à la sainteté

Pierre de Porcaro écrivait, lors de sa retraite d’ordination : « il faut que je devienne un saint. C’est le seul moyen de m’assurer plus tard un ministère fécond. Je crois pouvoir le dire en toute sincérité : j’ai soif des âmes ».

Avant de partir en Allemagne, envoyé par son évêque, il écrivait : « Oui mon Dieu, j’accepte avec toute la volonté possible, tout, y compris d’en mourir, de mourir sur une terre étrangère, loin de tout, loin de tous ».

Et dans une de ses dernières lettres avant son arrestation : « Je ne peux vous dire qu’une chose : toute la journée, j’offre tout d’un cœur joyeux avec le maximum d’amour possible. N’est-ce pas la qualité de l’amour qui féconde nos moindres actes ? Quoiqu’il arrive, tout se passera dans l’amour ».

La fécondité de son ministère et de l’offrande qu’il fit de sa vie n’ont cessé de marquer jusqu’à aujourd’hui de nombreux chrétiens, sa mémoire est notamment encore très vive à Saint-Germain-en-Laye. Nous pouvons nous unir à leur prière en confiant la béatification du père Pierre de Porcaro au sein de la Cause officiellement introduite à Rome des  Cinquante martyrs français de l’apostolat :

Dieu notre Père,
Tu as appelé Pierre de Porcaro à offrir sa vie à la suite de ton Fils pour ton plus grand service dans le martyre en déportation.
Donne-nous ton Esprit-Saint, pour qu’à son exemple nous nous dépensions sans compter pour annoncer l’Évangile du Christ à tous ceux qui aujourd’hui ne le connaissent pas encore.
Nous te le demandons avec insistance que sa sainteté soit reconnue par sa béatification, et par son intercession, accorde à ton Eglise, les vocations sacerdotales dont elle a besoin.
Amen.

Prière approuvée par Monseigneur Eric Aumonier, le 12 mars 2015
dite tous les lundis, aux vêpres, par les séminaristes.