Logo diocèse de Versailles

Débat citoyen et fraternel sur le groupement paroissial de Carrières sous Poissy / Chanteloup les Vignes


Un nombre important des paroissiens se sentaient proches des « Gilets jaunes », d’autres ne comprenaient pas ou rejetaient cette contestation. Aussi, il a paru important à l’équipe d’animation paroissiale (EAP) de relayer l’appel des évêques concernant la crise que traverse notre pays, en organisant un débat citoyen et fraternel.

A partir des questions proposées par les Evêques, les besoins et les propositions ont été formulés. D’autres paroisses ont proposé le même exercice, comme Sainte-Pauline du Vésinet , Viroflay ainsi que les Equipes fraternelles de Plaisir.

Le 24 février dernier, 33 personnes se sont retrouvées donc dans les locaux de la paroisse de Carrières sous Poissy – Chanteloup les Vignes. La répartition en petits groupes a facilité les échanges, elle a garanti l’expression de chacun tout en permettant la hiérarchisation des préoccupations. L’ambiance studieuse et conviviale a été unanimement appréciée. En synthèse, voici les principaux éléments de la contribution :

Causes principales du malaise

Après l’expression de chacun sur les causes, les participants ont été invités à les prioriser (5 choix possibles). Voici le résultat :

1. Les inégalités, la perception de leur accroissement, le sentiment d’abandon des pauvres et d’injustice au profit des catégories les plus favorisées. Les participants y associent souvent la perte de pouvoir d’achat due à la hausse des taxes et prélèvements et la difficulté de vivre.

2. La perte de sens et de valeurs y compris les valeurs chrétiennes. Ceci a conduit à un déficit de transmission de ces valeurs dans l’éducation citoyenne et a contribué à la fragmentation de la société.

3. L’absence d’écoute et de considération des « petits » par les élites notamment politiques qui conduit de plus en plus « à la cohabitation de 2 mondes qui s’ignorent ».

4. Enfin certains participants dénoncent le manque de perspectives offertes aux jeunes, ils s’interrogent sur le rôle des médias et des réseaux sociaux et condamnent quasi unanimement la violence de certaines manifestations.

Comment se sentir davantage partie prenante des décisions politiques ?
Les lieux ou corps intermédiaires qui favoriseraient cette participation.

Des participants insistent sur la nécessité de développer les instances de concertation et de consultation y compris le développement des référendums d’initiatives locales ou nationales.

D’autres mettent l’accent sur le respect des institutions représentatives et des processus démocratiques.

Beaucoup de participants souhaitent davantage de transparence sur les enjeux, les motivations des décisions de l’Etat, et sur ses dépenses. Ils critiquent le « mille-feuille administratif ».

Pour ce qui concerne les lieux et corps intermédiaires qui pourraient favoriser la participation, les participants plébiscitent les lieux de proximité (communes, quartiers, associations, paroisses …) et recommandent le développement de l’éducation civique préalable à un véritable développement de la participation citoyenne.

Le « bien commun », les valeurs communes qui pourraient fédérer nos concitoyens et les tourner vers l’avenir :

Les participants considèrent que notre société dispose de valeurs qui peuvent fédérer l’ensemble de nos concitoyens, donner du sens à leurs actions et surtout les tourner vers l’avenir.

Ils mettent en avant nos valeurs républicaines, familiales ou religieuses qu’il faut transmettre à nos enfants.

Ils citent la devise de la République (surtout l’égalité et la fraternité) qui peut fédérer à condition d’être vraiment vécue et mise en œuvre.

De la même manière la perspective d’une société plus fraternelle, qui encourage la solidarité entre ses membres, plus respectueuse de l’autre et de la planète peut fédérer à la fois les citoyens et les actions.

Les participants insistent également sur l’importance de la valeur travail pour éviter l’exclusion, un travail qui doit être considéré et permettre à chacun de vivre et de se loger décemment.

Les raisons d’espérer que nous souhaitons transmettre :

Les participants notent tout d’abord que « beaucoup de choses vont bien » et que c’est là une source d’espérance.

Ils souhaitent transmettre nos valeurs, en particulier la tolérance, la bienveillance, la solidarité et le partage, l’humanisme, le respect et l’écoute.

Enfin tous gardent confiance dans l’avenir et dans les générations futures.

Jean-Marie Grossmmann, membre de l’EAP