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Catholiques et Evangéliques au service des migrants pendant la pandémie


Depuis la mi-mars 2020, la nouvelle communauté paroissiale de la Sainte Trinité, au sud de Saint-Germain-en-Laye, collabore avec l’association évangélique La Sève, pour collecter de l’aide alimentaire et la distribuer aux migrants hébergés dans le quartier.

Tout commence le premier jour du confinement, le mardi 17 mars, quand un jeune homme contacte une association d’entraide catholique pour se mettre au service des plus démunis. La réponse vient très vite : une famille de migrants résidant dans un hôtel du quartier du Bel Air de Saint-Germain-en-Laye a signalé qu’avec l’impact du confinement sur l’organisation de l’aide alimentaire, elle risque de manquer de nourriture après le week-end. 

Appel d’urgence

Aussitôt, un appel est lancé par le curé, le père Benoît Chevalier, sur les sites internet, sur YouTube et sur le groupe WhatsApp qui vient d’être créé pour les trois paroisses de la toute nouvelle Communauté paroissiale de la Sainte Trinité (Saint-Léger à St Germain, Sainte-Croix à Fourqueux et Saint-Étienne à Mareil-Marly). Très vite, les dons d’aliments et de produits d’hygiène pour les adultes, les enfants et les bébés affluent au presbytère. Puis, les responsables de l’un des deux hôtels accueillant des personnes migrantes nous suggèrent de remettre notre collecte à l’association “La Sève” de l’église évangélique de Saint-Germain-en-Laye, en charge de l’aide alimentaire pour une soixantaine de familles résidentes.

Le contact est rapidement pris avec Brigitte Le Bonniec, directrice de l’association, qui nous met en relation avec son équipe de bénévoles. Nous sommes accueillis à bras ouverts : La Sève a décidé de maintenir son service malgré le confinement, en prenant toutes les précautions sanitaires. Mais elle manque d’aliments à distribuer car la collecte dans les supermarchés est perturbée voire arrêtée. De plus, une partie de ses bénévoles n’est plus disponible pour aider, à cause du risque de la COVID-19 pour leur santé. Dès la fin de la semaine, nous participons donc à la distribution des produits collectés, sur le parking devant l’église évangélique.

Tenir le service dans la durée

La collecte aura duré 11 semaines, alimentée par la très grande générosité des paroissiens, en fonction des besoins, de l’épicerie aux fruits et légumes frais, au lait et couches pour bébés et à des jeux pour les enfants. Une équipe sans cesse renouvelée de bénévoles a joyeusement répondu à l’appel, avec des personnes de tous âges, venant de tous les horizons… et des 4 clochers rassemblés : des familles, des retraités et des jeunes, croyants ou non, dont c’est souvent la première expérience de ce type, y compris un groupe du Lycée international. Enfin, nous avons accepté la proposition de La Sève de continuer à les épauler autant que nécessaire pour la préparation et la distribution des colis alimentaires.

Nouer des liens fraternels

Nous sommes très touchés par les liens qui se tissent samedi après samedi entre les bénévoles et les bénéficiaires :  nous avons retrouvé deux confirmantes accompagnées par la paroisse ; des femmes reviennent avec leur bébé sur le dos quelques jours après sa naissance, toutes heureuses de nous l’annoncer ; des personnes venant d’Afrique ou d’Asie découvrent nos légumes et écoutent nos conseils pour les cuisiner, sans toujours se laisser convaincre… ; nous veillons à respecter les préférences et interdits alimentaires de chacun selon sa culture ou sa religion.

Rendre grâce

L’amitié avec nos frères et sœurs de l’église évangélique a grandi au cours de cette première action commune, au service des plus pauvres, sous le regard de Dieu. Le pasteur Andy Alasso et notre curé, le père Benoît Chevalier, se sont parlé pour poser un cadre, encourager la poursuite de ce service en commun, et prévoir un temps de prière en commun quand ce sera possible.

Paradoxalement, le confinement, au lieu de séparer et d’isoler, nous a permis de nous rassembler et de construire l’unité de notre communauté paroissiale, ainsi que de créer des liens avec les chrétiens évangéliques et avec les migrants habitant notre quartier.

Le nouveau confinement nous appelle à nous rendre ensemble encore plus présents dans l’amour, pour secourir les personnes en difficulté, comme nous le demande le Christ Jésus, tout en protégeant la santé de chacun.

Sylvain et Isabelle DEMOURES