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Laudato Si – Une encyclique durable


L'accueil de Laudato Si s'inscrit dans la durée.

Laudato Si

Le 15 juin 2015, la publication de l’encyclique ‘Laudato si’ a constitué un vrai évènement. D’abord pour des catholiques qui ont reçu pour la première fois un texte d’autorité les invitant à s’engager fortement, individuellement et collectivement, dans les débats et les défis écologiques contemporains au nom même de leur foi au Dieu unique et créateur. Mais ce fut aussi un évènement pour beaucoup de lieux non-chrétiens. On pourrait presque dire que l’accueil fut plus chaleureux dans certaines ONG environnementalistes que dans certaines de nos paroisses.

Six mois après sa publication, le texte du pape argentin a aussi joué un rôle décisif dans la mobilisation politique qui a permis à plus de 200 pays du monde à signer un accord attendu depuis plus de 20 ans, au cours de la COP21 au Bourget. Un accord qui est autant une prise de conscience mondiale qu’un premier pas important pour changer notre modèle économique pris dans des emballements mortifères.

 

Septembre, un temps privilégié pour prier pour la sauvegarde de la Création.

Plus récemment encore, le pape François, poursuivant l’invitation à faire de l’écoresponsabilité un nouveau chantier pastoral, a rappelé que le mois de septembre était désormais un temps privilégié pour les chrétiens – dans une stimulante démarche œcuménique- pour prier ensemble pour la sauvegarde de la Création. La Conférence des évêques de France a du coup relancé un groupe de travail autour d’Elena Lasida, professeur de sciences sociales à la Catho de Paris, pour donner des éléments pédagogiques et des clés de lectures de l’encyclique.

 

Une libération des énergies.

Le plus intéressant dans l’affaire est sans doute le moins perceptible. L’encyclique a aussi eu pour effet de libérer des énergies, en soutenant les quelques petits groupes précurseurs de chrétiens “écolos”. Ces groupes diocésains commencent à pointer le bout de leur nez et à travailler ensemble. La nomination au sein des diocèses de prêtres ou laïcs responsables de la thématique environnementale et de l’écologie intégrale ne fait qu’accélérer le mouvement. Il faudra sans doute encore quelques années pour que nos églises prennent la mesure de la chance que peut représenter la dynamique d’une écologie intégrale, rappelant que tout est lié ici-bas. Notre témoignage chrétien sortira renforcé si nous manifestons un vrai respect pour les autres créatures et les ressources naturelles que Dieu nous confie comme à de bons gérants et non comme à des prédateurs égoïstes. Il est fort à parier que les lieux qui prendront ce virage seront particulièrement appelants dans les périphéries de notre société. De quoi renouveler avec bonheur la biodiversité si nécessaire de nos communautés.

Père Dominique LANG

Assomptionniste, journaliste au magazine PELERIN et auteur du site Eglises & écologies