Joie et festivités : Pierre de Porcaro originaire de notre diocèse béatifié ce 13 décembre 2025
Grande joie pour notre diocèse, une première depuis près de 200 ans, le Père Pierre de Porcaro, ancien vicaire de la paroisse Saint-Germain-en-Laye, patron spirituel du séminaire de Versailles, fera partie des 50 martyrs en haine de la foi en 1944 et 1945, béatifiés le samedi 13 décembre 2025 à Notre-Dame de Paris. Retrouvez ici les festivités prévues dans notre diocèse.
Pierre de Porcaro est « l’un des cinquante », les 50 victimes françaises de la persécution nazie. La cause collective de béatification pour ces cinquante, est ouverte en 1988 et trouvera son achèvement ce 13 décembre 2025. C’est la plus importante célébration de ce type jamais organisée en France. Vous pourrez la suivre en direct sur KTO TV
“Cette prochaine béatification de cinquante Français est très inspirante. D’abord, parce qu’elle mélange différents états de vie. On retrouve ainsi des prêtres – dont Pierre de Porcaro – mais aussi des religieux, des laïcs engagés dans l’Action Catholique et des chefs scout, tous martyrs de l’apostolat chrétien au cœur de l’Allemagne nazie. Bien sûr, il y a eu entre 1939 et 1945 une résistance armée qui a eu ses héros et ses martyrs. Mais Porcaro et ses « compagnons » sont les témoins d’une autre forme de résistance face au paganisme nazi, au mythe de la race supérieure, à la dégradation programmée de l’homme. Ils ont pris les armes, dans un autre domaine, une autre dimension. Ils sont des résistants d’un autre type : des résistants spirituels.” P. Pierre Amar, auteur de la BD Pierre de Porcaro, prêtre clandestin volontaire
WE d’action de grâce à Saint-Germain
La paroisse de Saint-Germain en Laye où il a été vicaire avant son arrestation, organise les 12-13 et 14 décembre 2025, un grand WE avec de nombreuses animations et temps de prière et d’action de grâce. Télécharger le programme
1 cérémonie d’hommage et une messe d’action de grâce
Le dimanche 14 décembre à 10h30, une cérémonie d’hommage en présence de Mgr Luc Crepy et du Maire de Saint-Germain-en-Laye aura lieu sur la place Pierre de Porcaro avant la messe d’action de grâce présidée par Mgr Crepy. Une statue du Bienheureux Pierre de Porcaro sera bénie à cette occasion.
3 conférences
- le vendredi 12 décembre à 20h30 sur “la famille, lieu d’eveil vocationnel” par Bruno et Dominique Sabatié-Garat et le P. Grégoire Leroux, recteur du séminaire de Versailles
- le samedi 13 décembre à 15h30 sur “la vie édifiante du Père de Porcaro” par Jean-Claude Pelletier, membre des Amis du Vieux Saint-Germain
- le dimanche 14 décembre à 16h00 sur le thème “Bienheureux Pierre de Porcaro, prêtre et martyr” par le P. Pierre Amar, auteur de la bande dessinée.
Des objets souvenirs
La BD “Pierre de Porcaro, prêtre clandestin volontaire” et le santon de crèche à son effigie seront en vente tout le WE.
Notre évêque, Mgr Luc Crepy, recommande cette BD à tous, jeunes et moins jeunes : “Je suis particulièrement heureux de préfacer cette bande dessinée écrite par le père Pierre Amar
et illustrée par une personne du diocèse. Elle retrace, de manière accessible et vivante, l’itinéraire singulier et riche de l’abbé de Porcaro. Pour devenir d’authentiques disciples missionnaires du Christ, nous avons tous besoin d’exemples et de modèles. (…) Nous n’aurons probablement pas à vivre tout ce qu’il a vécu, mais nous sommes tous invités – comme lui – à espérer, aimer et servir.”
La vie inspirante de Pierre de Porcaro
“Pierre de Porcaro n’était pas une figure fabriquée pour une icône : c’était un prêtre du diocèse de Versailles, formé chez nous et ordonné en 1929. Pas un contemplatif hors-sol, mais un prêtre de terrain, vif, fraternel, discret et tenace. Son humour, son caractère et son sens pastoral faisaient de lui un pasteur pleinement engagé, toujours présent là où l’Eglise était attendue. Il ne théorisait pas la charité, il l’incarnait.
Sa vie nous rappelle que la sainteté n’est pas une performance spectaculaire, mais la fidélité quotidienne au Christ et à nos frères. Pendant la guerre, il aurait pu rester à l’abri, mais il est allé vers ceux qui avaient besoin de lui, confessant, célébrant et soutenant dans le secret des camps, jusqu’au dernier souffle. Sa vocation s’incarnait dans le don total de sa vie, sans calacul ni souci de reconnaissance. (…) Et c’est là que réside sa grandeur et le message qu’il nous laisse : la sainteté est à portée de chaque vie qui s’ouvre à Dieu et à nos frères.” P. Bruno L’Hirondel, curé de la paroisse Saint-Germain de Saint-Germain en Laye.
Pierre de Porcaro, ordonné prêtre en 1929, professeur au petit séminaire de Notre-Dame du Grandchamp à Versailles, est nommé vicaire à Saint-Germain-en-Laye en 1935. Il y fonde un patronage afin de réveiller la foi des jeunes. Il était aussi aumônier du groupe Scouts de France à Saint-Germain-en-Laye, un groupe nommé aujourd’hui St-Germain-Porcaro, à sa mémoire.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940. Il organise la vie spirituelle du camp avec d’autres prêtres poursuivant la formation théologique et biblique des séminaristes. Il est libéré au bout d’un an.
En 1943, à l’appel de son évêque, Pierre de Porcaro accepte de partir comme aumônier clandestin du STO à Dresde. A la suite d’un accident de travail, il rentre en France en convalescence. Conscient des risques, il choisit de repartir en Allemagne.
Arrêté le 11 septembre 1944, en application du décret nazi de persécution du 3 décembre 1943 contre l’apostolat catholique auprès des travailleurs étrangers en Allemagne, il est emprisonné à Dresde avant d’être transféré en janvier 1945 à Dachau, près de Munich. Les difficultés de la détention ne freinent pas son formidable élan apostolique qui le pousse à se donner sans compter à tous. En soignant les malades du typhus, il contracte en février la maladie, et meurt à quarante ans le 12 mars 1945 dans la baraque 26.
Tout au long de sa vie, Pierre de Porcaro n’aura de cesse de proclamer la parole du Seigneur. La fécondité de son ministère et de l’offrande qu’il fit de sa vie n’ont cessé de marquer jusqu’à aujourd’hui de nombreux chrétiens, sa mémoire est notamment encore très vive à Saint-Germain-en-Laye. Il était, selon les mots d’une paroissienne, « un authentique témoin du Dieu vivant révélé en Jésus Christ ».