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Curé Fidei donum à Chanteloup – Carrières


Le père Alain Biniakounou, prêtre congolais, est arrivé en France en 2007, en tant que prêtre fidei donum, c’est à dire envoyé en mission comme un don de la foi dans notre diocèse. Il nous parle de sa paroisse, de sa vie de prêtre en Yvelines.

La diversité n’est pas un vain mot

Chanteloup les Vignes, Carrières sous Poissy, ce coin de notre diocèse est habité par des personnes d’origines très diverses dont beaucoup travaillent à l’usine de Poissy. Cela donne une sensibilité particulière à la paroisse dont le vicaire, le p. Philippe Potier, s’est engagé dans le groupe de réflexion diocésain “Eglise métisse”, créé en mars 2018.

Le père Alain Biniakounou commence d’emblée notre entretien en disant : « La diversité dans l’Eglise, ce n’est pas un vain mot. La commune est une mosaïque de cultures. Les paroissiens viennent des quatre coins du monde. Cela se voit dans la Pastorale, dans la participation aux messes et à tous les niveaux de la vie communautaire. C’est loin d’être un obstacle, c’est une grande richesse et un don de Dieu. »

Le père Alain poursuit avec enthousiasme expliquant comment cette diversité est mise en valeur lors de fêtes particulières ou d’évènements. Par exemple, à la Pentecôte, l’église est décorée avec les drapeaux de tous les pays d’origine des paroissiens, qui sont portés en procession, puis déposés au pied de l’autel. La « Paix du Christ » est souhaitée en diverses langues. Et la messe est suivie d’un repas composé de plats des différentes cultures des paroissiens. Pour la Pastorale, il me confie devoir rivaliser d’intelligence pour mettre de l’harmonie entre les cultures ! C’est assez paradoxal, car au Congo, l’Eglise est plutôt monoculturelle.

Eglise du Congo et Eglise en France

Le père Alain continue : « La différence avec mon pays, c’est qu’ici, nous devons prévoir les choses en avance, beaucoup écrire, bien se préparer. Nous avons de nombreuses réunions, il y a beaucoup d’ « administratif », des formulaires pour ci, pour ça … Tout est très structuré. Une grosse différence aussi, c’est la loi de séparation entre l’Eglise et l’Etat qui a mis une sorte de frontière étanche et des relations plus complexes entre les deux institutions, surtout là où la laïcité n’est comprise que dans un sens radical et exclusif. Au Congo, l’Eglise se mêle parfois de politique, et a parfois notamment, un rôle de médiateur. Les évêques critiquent la corruption, la brutalité et le mépris des droits de l’homme par le régime. »

L’importance des rencontres

Pour le père Alain, les rencontres sont essentielles pour former une communauté soudée : « Dans notre diocèse des Yvelines, nous avons la chance d’avoir de nombreuses possibilités d’être formés ; puis, les rencontres en doyenné sont riches… Le travail ne manque pas mais c’est pour le bien de l’Eglise et des laïcs. Nous devons beaucoup communiquer entre prêtres et laïcs, entre prêtres et structures, entre prêtres du diocèse… Tout cela est d’une grande exigence mais d’une profonde richesse.
Quand je rentre au pays, je fais un tour pour revoir tous les prêtres que je connais. Et ici en France, à chaque fois que notre évêque vient, je le rencontre. Puis nous avons des rencontres communes, avec tous les 
prêtres d’Ile de France venus des environs de Kinkala. Les lundis de Pâques, de Pentecôte, de Noël, nous célébrons la messe ensemble, partageons un repas, et échangeons des informations ou des nouvelles. »

Chantal Megglé