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Premier mai, fête de Saint Joseph travailleur


Le premier mai, l’Église fête Saint Joseph travailleur. En vénérant dans son travail ce témoin privilégié de l’Incarnation, l’Église rappelle la dignité du travail de l’homme, à qui Dieu a confié la création pour y cultiver le sol et la garder. Elle propose un modèle pour la sanctification de la vie quotidienne

Filiation divine et filiation humaine

Les évangiles prennent soin de préciser à de nombreuses reprises la double filiation, divine et humaine de Jésus, pleinement homme et pleinement Dieu. L’affirmation de sa filiation divine vient d’abord de la Parole de Dieu « Celui-ci est mon Fils bien aimé » (Mt 3, 17). Elle est souvent mise dans la bouche de Jésus lui-même. « Tout m’a été remis par mon Père, et nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père » (Mt. 11, 27) ; « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » (Lc. 2, 49). Des tiers aussi le proclament, comme le centurion près de la Croix (Mt. 27, 54), ou Nathanaël (Jn. 1, 49) ou Marthe (Jn. 11, 27), voire un démon : « Tu es le fils de Dieu » (Lc. 4, 41).

La filiation divine est portée d’abord par Marie, à qui l’ange dit : « l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu » (Lc. 1, 35). Mais ce rôle incombe conjointement à Joseph, par qui les évangélistes Matthieu et Luc font passer la généalogie de Jésus. C’est par Joseph que Jésus, « Fils de David, Fils d’Abraham » (Mt. 1, 1), « Fils d’Adam, fils de Dieu » (Lc. 3, 38), est ancré dans le monde des hommes. Reconnu comme père, Joseph agit comme tel. Il donne un nom à l’enfant (Mt. 1, 21). Il a un « chez lui » (Mt. 1, 24) pour y accueillir sa famille. Il prend la décision de l’exil (Cf. Mt. 2, 14). Avec Marie il pratique la religion juive en faisant circoncire l’enfant (Cf. Lc. 2, 21), en le présentant au Temple (Cf. Lc. 2, 22) et en allant au Temple chaque année (Cf. Lc 2, 41). Avec elle, il connaît l’angoisse des parents pour leur fils disparu et les remontrances qu’ils lui font (Cf. Lc 2, 48-51). Il a un métier, pour nourrir sa famille : il est charpentier à Nazareth.

Le charpentier, père de Jésus

« Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier ? » (Mt. 13, 55). Les habitants de Nazareth connaissent Joseph comme étant un charpentier, ayant transmis son métier à son fils (Cf. Mc. 6, 3). Cela provoque leur incompréhension lorsque Jésus parle avec sagesse et fait des miracles.

Comme pour confirmer l’humanité de Jésus, son métier de charpentier, qu’il tient de Joseph, le rattache à la lignée des charpentiers bibliques qui ont façonné le bois de cèdre pour construire la maison de David (Cf. 2, Sa. 5, 11) et collaboré avec les ouvriers du bâtiment pour édifier le Temple. (2 R. 12, 12).

Premier croyant avec Marie, « homme juste » (Mt. 1, 19), Joseph est chef de la première Église domestique et « ministre de l’économie du salut » (1). Le Pape Pie IX l’a proclamé patron de l’Église en notant le soin avec lequel « il nourrit celui que le peuple fidèle prendrait comme pain descendu du Ciel pour en obtenir la vie éternelle »(2).

Considérant aussi sa vie de travail, le Pape Pie XII a institué en 1955 la fête de Saint Joseph artisan, ou « travailleur », comme le dit maintenant la liturgie.

A ce propos, le Pape François a souligné (3) la dignité et l’importance du travail, en rappelant le passage où « le livre de la Genèse rapporte que Dieu créa l’homme et la femme en leur confiant la tâche d’emplir la terre et de la soumettre, ce qui ne signifie pas l’exploiter, mais la cultiver et la préserver, en prendre soin à travers son travail (cf. Gn 1, 28 ; 2, 15) ». Il en concluait que le travail fait partie du dessein d’amour de Dieu et qu’étant appelés à cultiver et à protéger tous les biens créés, nous participons à l’œuvre de la création.

Le travail expression de l’amour, selon Redemptoris custos (1)

« Si, dans l’ordre du salut et de la sainteté, la Famille de Nazareth est un exemple et un modèle pour les familles humaines, on peut en dire autant, par analogie, du travail de Jésus aux côtés de Joseph le charpentier. A notre époque l’Église a mis cela en relief, entre autres, par la mémoire liturgique de saint Joseph Artisan, fixée au premier mai. Le travail humain, en particulier le travail manuel, prend un accent spécial dans l’Évangile. Il est entré dans le mystère de l’Incarnation en même temps que l’humanité du Fils de Dieu, de même aussi qu’il a été racheté dune manière particulière. »

« Grâce à son atelier ou il exerçait son métier et même temps que Jésus, Joseph rendit le travail humain proche du mystère de la Rédemption. Dans la croissance humaine de Jésus ”en sagesse, en taille et en grâce”, une vertu eut une part importante : la conscience professionnelle, le travail étant ”un bien de l’homme” qui ”transforme la nature” et rend l’homme ”en un certain sens plus homme”. »

« L’importance du travail dans la vie de l’homme demande qu’on en connaisse et qu’on en assimile les éléments afin ”d’aider tous les hommes à s’avancer grâce à lui vers Dieu, Créateur et Rédempteur, à participer à son plan de salut sur l’homme et le monde, et à approfondir dans leur vie l’amitié avec le Christ, en participant par la foi de manière vivante à sa triple mission de prêtre, de prophète et de roi ”. »

« Il s’agit en définitive de la sanctification de la vie quotidienne, à laquelle chacun doit s’efforcer en fonction de son état et qui peut être proposée selon un modèle accessible à tous : « Saint Joseph est le modèle des humbles, que le christianisme élève vers de grands destins ; il est la preuve que, pour être de bons et authentiques disciples du Christ, il n’y a pas besoin de ”grandes choses” : il faut seulement des vertus communes, humaines, simples, mais vraies et authentiques ».

Pour aller plus loin

Saint Joseph, l’homme juste, père, époux, protecteur, serviteur…

Pape Jean-Paul II, Exhortation apostolique « Redemptoris custos », 15 août 1989

Jubilé de Cotignac, où Saint Joseph est apparu le 16 juin 1660

Saint joseph, figure exemplaire de paternité. Conférence Mgr Léonard


1 Pape Jean-Paul II, Exhortation apostolique « Redemptoris custos », 15 août 1989
2 S. Congrégation des rites, décret Quemadmodum deus, 8 décembre 1870
3 Pape François, Audience générale du premier mai 2013.