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Chroniques du Forum missionnaire diocésain


250 personnes provenant de 50 paroisses sur les 65 que compte le diocèse ont participé au Forum missionnaire organisé par l’Ecole pour Servir l’Evangélisation, le 23 novembre à Blanche de Castille au Chesnay. Premier rassemblement diocésain depuis le Synode de 2011, il s’est caractérisé par l’écoute et le partage autour de l’audace et de l’innovation.

 

La source de l’évangélisation, c’est notre foi vivante et partagée en communauté. Comment donnons nous à voir et à entendre la Bonne nouvelle du Salut ?” tel est le cadre de la journée posé par Jason Trepanier, responsable de l’Ecole pour Servir l’Évangélisation. Ce service diocésain propose aux paroisses depuis 6 ans, des modules pour une conversion missionnaire personnelle et communautaire.

Il y a urgence à être l’Église dans le monde tel qu’il est

Mgr Bruno Valentin a poursuivi par un constat territorial et sociologique clair et sans langue de bois. Il a appelé à réveiller l’audace missionnaire dans les paroisses. Selon lui, le ‘On a toujours fait comme ça’ est plus une maladie, dans un corps en croissance qu’est une communauté chrétienne, qu’un gage de solidité et de bonne santé.

Il a rappelé que, dans les Yvelines, seuls 4 % des habitants vont à la Messe le dimanche ; que la baisse du nombre de prêtres touche aussi notre département avec des rapprochements de clochers qui se poursuivront. Ces paroisses à géométrie variable en terme de densité, de style et de surface, qu’il a pu connaître dans ses différentes affectations, doivent trouver des solutions innovantes pour assurer une vitalité pastorale et répondre à la demande sacramentelle.

L’objectif n’est pas de tout proposer dans les paroisses au risque de s’épuiser, mais de définir un socle commun  puis des réseaux de collaboration plus dense, en doyenné par exemple, pour organiser la Mission. Mgr Valentin a aussi rappelé qu’une paroisse est une parcelle d’un diocèse. “L’Église, c’est le diocèse rassemblé autour de son évêque et c’est pour vivre le diocèse localement que nous nous réunissons en paroisse autour de notre curé.

Il y a urgence à être l’Église dans le monde tel qu’il est” ; dans une société liquide où les relations sont fluctuantes et se conçoivent en logique de réseau. Quelles sont les propositions missionnaires de nos paroisses, structures solides par essence, pour qu’elles s’adaptent et répondent aux attentes des différents profils et pour qu’elles ne soient pas en décalage constant avec les populations ?

Des expériences et initiatives croisées

Cet enjeu a été éclairé l’après-midi même lors d’une table ronde composée d’un curé et d’un laïc représentatifs de trois paroisses du diocèse : Houdan, Trappes et Vélizy.
Ils se sont exprimés avec une vraie liberté de ton,  sur l’adaptation de leurs propositions aux réalités du terrain : réinvestir les lieux, se montrer disponibles, chaleureux, accueillants, avoir souci du nouvel arrivant, du néophyte, du recommençant, unifier la communauté paroissiale autour de la foi en Jésus, une communauté habitée du souci de l’autre et du bien commun.

Le père Pierre Bothuan, curé du groupement paroissial de Houdan qui compte 27 clochers, conseille ainsi de développer le lien avec les élus qui sont par vocation attentifs au bien commun, au plus près du terrain. “Comprendre la réalité du terrain et partir de ce que les gens aiment de leur clocher pour leur proposer des vêpres, un cahier d’intention puis un jour un apéro… ouvrir nos églises pour y célébrer des baptêmes et pas seulement des enterrements“. Pour Gilles, paroissien de Houdan, il faut chercher à rejoindre nos voisins et pas seulement ceux qui vont à la messe “et laisser aux fruits le temps de se développer ; cela passe aussi par les enfants que nous associons à nos temps de prière et ainsi petit à petit, nous avons réussi à prendre le relais, nous laïcs, et à habiter nos villages d’une présence chrétienne.

Les temps de pause, le déjeuner et les ateliers à thème ont permis aux participants d’échanger et partager sur la mise en place concrète d’initiatives. “Je repars avec plein d’idées, on va en discuter avec l’équipe d’animation paroissiale“, est une phrase qui est souvent revenue comme un écho au témoignage du père Etienne Guillet, curé de Trappes, pour qui  “les bonnes idées viennent souvent des paroissiens. La technique c’est de repérer les intuitions qui viennent par différents canaux car c’est le signe que cela vient de l’Esprit-Saint.

Développer une culture de l’invitation et soigner le lien

Il faut absolument sortir de l’entre-soi, de la logique de club ; moins se sentir objet de la sollicitude du pasteur mais devenir d’avantage sujet de la mission évangélisatrice de l’Église. C’est donc un objectif plus qualitatif que quantitatif de changement de visage des communautés” a encouragé Mgr Valentin. “Trop souvent les paroisses sont en mode ‘station service’ ou ‘pile d’assiettes’ avec des propositions qui ne sont pas forcément articulées entre elles. Il faut créer une pastorale avec un processus qui accompagne de l’extérieur vers l’intérieur. Chacun, là où il est, peut faire un petit pas de plus. C’est une culture de l’invitation qu’il convient d’acquérir” explique le Père Fabrice du Haÿs, curé du groupement paroissial de Vélizy, Jouy, Buc, Les-Loges-en-Josas.

Françoise, paroissienne de Vélizy, rappelle l’importance du lien à créer avec les néophytes et les recommançants, du contact à garder avec les anciens catéchumènes en créant, par exemple, des petits groupes fraternels.  Alain, paroissien de Trappes et diacre depuis le 17 novembre, renchérit : il faut s’appuyer sur les catéchumènes, les aider à s’ancrer dans la paroisse qui va bénéficier du rayonnement de leur foi toute neuve. Et, poursuit-il, “si les assemblées dominicales sont de véritables poumons, il est nécessaire de créer des lieux où s’incarne la charité”. Le patronage comme celui de l’ACEL de Trappes est une bonne proposition car “lorsque l’on prend soin des enfants, on met en route les parents“.

Charité & Mission

Enfin si la Mission a été coordonnée avec la charité au niveau diocésain avec la création d’un vicariat Charité et Mission, c’est bien parce qu’il y a là un enjeu de cohérence et d’attractivité.La Mission c’est laver les pieds, pas les cerveaux !” a lancé avec humour Mgr Valentin.

Plus tard dans la journée, le p. Etienne Guillet, qui est aussi le vicaire épiscopal à la charité et à la mission est revenu sur le “Et” placé entre charité et mission : la charité, c’est le soin de nos frères ; la mission c’est la Nouvelle Évangélisation, ce moment particulier de l’histoire de notre Église. Le ‘Et’ entre les deux c’est à titre personnel comme communautaire un pas d’audace dans un sens ou dans l’autre. Que l’on soit plus charitable que missionnaire, ou l’inverse, il convient de faire un pas, un pas d’audace dans la joie… l’audace et la joie qui riment toujours avec l’action de l’Esprit-Saint comme on peut le lire dans l’Évangile selon Saint Luc. Le rêve serait que chacun découvre le regard bon et miséricordieux de Dieu, surtout ceux qui ont une vie lourde à porter !”

Mgr Aumonier a conclu la journée sur la grâce de l’Esprit-Saint à l’oeuvre dans notre diocèse. “L’intérêt de cette journée a été de nous faire passer de la curiosité, du désir d’information à la joie de constater que l’Esprit Saint nous pousse ; qu’il est fort ! Pourvu que l’on se mette à sa disposition, il se passe des choses : annonce de l’Evangile, accueil fraternel, service des pauvres… cela colore notre vie chrétienne !”

Valentine Faure

 

Bravo et merci pour cette belle journée de samedi ; des partages enrichissants, une parole percutante de notre évêque et de belles rencontres.” Christine

Un rassemblement bien émouvant de prêtres et laïcs complices et heureux d’être chrétiens ensemble, emplis de la joie de l’Esprit Saint, du sens du service” Cécile