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Première réunion des paroisses “Eglise Verte” des Yvelines


Le 1er février 2020, plus de 50 participants représentant une vingtaine de paroisses du diocèse se sont retrouvés au Centre Port-Royal, à Saint-Lambert-des-Bois, au cœur du Parc naturel régional de la haute vallée de Chevreuse,
en présence de Mgr Aumonier, pour dresser un premier bilan du label Eglise Verte dans les Yvelines.

Le lieu était bien choisi pour organiser cette premier rencontre diocésaine ‘Eglise Verte’ : au milieu d’un parc régional boisé de 40 hectares, dans un moderne centre de rencontres et de conférences appliquant des pratiques éco-responsables, propriété aujourd’hui des Assomptionnistes désireux d’apporter un ‘supplément d’âme’ et de sensibiliser le monde scientifique du plateau de Saclay à l’éco-responsabilité.

Cette journée à galvanisé les énergies, permis de s’échanger les bonnes pratiques et suscité l’envie pour tous les participants non seulement de se retrouver chaque année, mais aussi de former un réseau Eglise Verte 78 pour mutualiser les ressources.

L’écologie chrétienne doit donner envie

En introduction à cette journée de rencontre, le Père Dominique Lang, assomptionniste, journaliste et animateur du blog « Églises et Écologies », a rappelé que l’écologie était un défi pastoral. Pour lui, la crise écologique que nous traversons actuellement a coïncidé avec la crise que connaît l’Eglise depuis de nombreuses années. C’est une incitation à faire preuve d’humilité et ne pas nous contenter de belles phrases : pour être crédible, il nous faut avancer avec des gestes concrets, en nous associant aux initiatives prises par divers mouvements écologiques. L’écologie chrétienne doit donner envie de rejoindre les Chrétiens dans leur démarche : elle ne doit surtout pas théoriser ou culpabiliser ! C’est une opportunité pour créer avec modestie des liens, sans prétendre détenir la vérité, sans chercher non plus à en faire un outil de spiritualité doctrinale.

Reprenant l’encyclique Laudato Si’, le Père Lang a souligné l’importance de lier écologie humaine et écologie environnementale : « Tout est lié », écrivait le pape François dans cette encyclique : défendre la dignité de l’Homme passe par la défense de la Nature, mais ce n’est pas nouveau, car le pape saint Jean-Paul II en parlait déjà.

8 mars, à la rencontre du monde agricole

Un des enjeux de l’Eglise aujourd’hui et cela est valable pour les Yvelines, est de se rapprocher du monde rural, aller dialoguer avec les agriculteurs, les écouter, en particulier les petits agriculteurs en proie à de vives inquiétudes sur leur avenir. C’est dans cet esprit que sera organisée le 8 mars à La Queue-Lez-Yvelines une grande journée avec ceux qui vivent de l’agriculture sur le thème « Conversion écologique dans les Yvelines : défi ou réalité  ». Y seront abordées des questions comme la biodiversité, la protection des écosystèmes et leur modernisation, ou encore les conditions de vie et de travail en monde rural.

Tous ‘éco-acteurs’

Mais l’écologie n’est pas l’apanage du monde agricole. Nous sommes tous des éco-acteurs, a poursuivi le Père Lang, en rappelant l’importance de nos pratiques de consommation, notamment sur le plan alimentaire : ce que nous mangeons est un sujet idéal pour commencer à réfléchir sur les enjeux pastoraux et sociétaux de nos modes de consommation. Avec ses 10 000 paroisses, l’Eglise de France dispose d’un réseau exceptionnel pour proposer d’acheter différemment.

Cette journée a été également l’occasion de riches échanges lors de carrefours-ateliers : retours d’expérience de mouvements paroissiaux déjà engagés dans la démarche Eglise Verte, ou bien analyse de la démarche en vingt pas concrets de conversion écologique et mesure des progrès collectifs et individuels effectuée par la paroisse Montigny – Voisins le Bretonneux.

Une démarche de conversion

En conclusion de cette journée, le Père Lang a rappelé qu’une conversion écologique était proche d’une conversion spirituelle : elle permet une pacification, une réconciliation intérieure avec cohérence entre nos aspirations profondes et nos modes de vie, nos pratiques dans le quotidien de l’existence. «  Il ne s’agit pas de devenir de puritains, des pharisiens de l’écologie, nous ne sommes que des pauvres en chemin », a dit le Père Lang en boutade. L’écologie pourrait facilement devenir clivante, il y a tellement de façons différentes, parfois contradictoires de chercher à rendre le monde meilleur, mais les chrétiens doivent montrer que l’écologie au contraire est d’abord facteur d’unité : notre « maison commune » pour reprendre l’expression du pape, rassemble tous les hommes de bonne volonté et ce n’est pas un hasard si le label Eglise Verte a été porté par toutes les Eglises chrétiennes présentes en France. Il rassemble également toutes les générations qui ont chacune quelque chose à apporter … à condition de s’écouter et de trouver des lieux d’échange.

 

François Blanty