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A Trappes, accompagner les familles bien après les obsèques


Une initiative toute simple mais qui fait beaucoup de bien : l’équipe d’accompagnement des familles en deuil de Trappes a mis en place avec le vicaire Olivier Rousseau, des rencontres trois fois par an pour les familles en deuil. Une oeuvre de consolation alliée à l’annonce de l’espérance chrétienne.

Depuis longtemps l’idée germait au sein de l’équipe d’accompagnement des familles en deuil de Trappes. Quel dommage de ne pouvoir faire plus pour les familles, de les laisser sur le parvis de l’Eglise avec leur désarroi. Même si les échanges avant les obsèques sont riches, la souffranceest encore trop vive pour que les paroles de consolation et d’espérance puissent être reçues ; et bien peu viennent à la messe de la Toussaint.

Une formule simple

Dès septembre, avec le père Olivier Rousseau vicaire de la paroisse ordonné prêtre en juin 2019, l’équipe a mis en place une formule simple qui semble être appréciée de tous.
Trois fois par an : à la Toussaint, en janvier et en juin, une messe pour les défunts est annoncée en paroisse et proposée aux familles dont des obsèques auront été célébrées dans les six mois. Puis les familles invitées se retrouvent pour un temps convivial autour d’un café, de gâteaux et peuvent s’exprimer sur la manière dont ils traversent cette épreuve commune. Enfin, un temps de parole est offert pour que chacun puisse s’exprimer sur la manière avec laquelle il traverse cette épreuve commune.

Le programme est libre mais la plupart des invités participent à la messe et à la rencontre. En général les personnes ne viennent pas seules, mais avec un enfant, un frère, un ami.

C’est lors de ces échanges entre personnes éprouvées pratiquantes et d’autres loin de la foi que l’annonce de la foi et de l’espérance chrétienne d’une manière simple, franche et authentique porte beaucoup de fruits. Dans notre société sécularisée, les grandes étapes de la vie que sont le baptême et les obsèques sont souvent le seul moment où des baptisés ont à nouveau un contact avec l’Eglise. C’est là une œuvre de miséricorde et d’évangélisation qui rend aussi l’équipe très heureuse.

Une invitation personnalisée

La réunion du 20 juin a été organisée in extremis. Deux tiers des familles en deuil de la période janvier-juin recontactées ont répondu positivement. “Toutes sont très touchées que la paroisse leur téléphone pour demander “comment ça va ?” et “Vous êtes les bienvenus” explique le père Olivier Rousseau.  “Pour avoir rappelé les familles que j’ai accompagnées pendant le confinement, je peux dire que notre proposition correspond à une attente. J’ai aussi adjoint à ces familles les deuils accompagnés à l’hôpital de Trappes. Et on a aussi proposé la rencontre à ceux qui avaient participé en janvier et bien sûr les deuils difficiles de certains fidèles. Rien que les coups de téléphone passés cette semaine pour inviter, c’est déjà une réussite.

Cela peut paraître fastidieux comme système d’invitation mais cela porte du fruit et c’est moins impersonnel qu’un courrier. Beaucoup m’ont remerciée de l’accueil et du soutien de la paroisse”ajoute Josée membre de l’équipe d’accompagnement des personnes en deuil qui s’est chargée de nombreux appels. “Sur quarante appelés, seuls deux se sont montrés réticents et ceux qui ne pouvaient venir ont accepté d’être recontactés par téléphone.” Environ trente invités sont ainsi restés pour le temps convivial et de partage. “Des personnes m’ont dit que cela leur avait fait beaucoup de bien d’échanger avec d’autres qui connaissent la même épreuve.

La messe pour les défunts, ouverte à tous, a rassemblé près de 80 personnes.  Plusieurs paroissiens ont voulu y participer pour prier pour leurs proches, certains n’ayant pu se rendre aux obsèques en raison du confinement et/ou de l’impossibilité de se déplacer à plus de 100km. “C’est un rendez-vous qui va petit à petit entrer dans l’ordinaire paroissial” résume le père Rousseau. A l’heure où le coronavirus a rappelé a beaucoup la fragilité de nos existences, la proposition de la paroisse de Trappes sème espérance et réconfort.

Valentine Faure