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Une ermite dans notre diocèse


Il y a déjà 10 ans, Soeur Jeanne Marie Cardin, ermite à Maule rejoignait la maison du Père. Son ermitage est désormais un lieu de “désert” pour les séminaristes du diocèse.

Née le 23 Août 1927 à Evreux, elle entre le 1er octobre 1950 chez les Dominicaines missionnaires de campagne et fait sa profession perpétuelle le 3 septembre 1958. Elle est accueillie dans le diocèse de Versailles pour une vocation érémitique en Octobre 1966 par Mgr Renard. Une fois sa consécration officiellement transférée, elle est reçue à la chapelle de l’évêché comme « ermite diocésaine » entre les mains de Mgr Simmoneaux. Décédée le 19 novembre 2010, ses obsèques ont été célébrées en l’Eglise de Maule, le 23 Novembre 2010 par Mgr Aumonier.

43 ans de vie érémitique

Soeur Jeanne Marie s’installe à Maule le 1er avril 1967 en plantant sa tente à côté de la chapelle dédiée à saint Léonard, ermite et saint patron des captifs du XIIème siècle. Le père Potepa, curé du lieu, lui construit un ermitage à côté de la chapelle. Elle va vivre 43 ans dans ce lieu très beau, mais sans eau et sans électricité. Jusqu’à l’âge où elle touchera sa retraite, elle gagnera sa vie en sculptant le bois, surtout des Vierges à l’enfant qui, disait-elle, naissaient sous ses doigts dans la prière, chacune recevant un nom en lien avec l’intuition spirituelle qui avait accompagné sa création.

Son emploi du temps était fait d’oraison, de lectio divina, du rosaire, de méditation et d’adoration devant le Saint-Sacrement (elle recevait chaque semaine en paroisse la sainte réserve et avait reçu l’autorisation de communier chaque jour) mais aussi de travaux manuels, de coupe de bois pour se chauffer, de débroussaillage, de ménage, sans compter les courses indispensables pour aller chercher l’eau potable et la nourriture.

Une vie donnée pour l’Eglise diocésaine

Sa vocation est clairement exprimée dans son testament : le don de sa vie pour l’Eglise, s’incarnant géographiquement en Ile de France, sur notre diocèse. Elle était attentive à la lecture du journal mensuel diocésain d’alors (« Sources »), où elle puisait l’inspiration de certaines intentions de prières. Mais sa mission première était de prier aux intentions de l’évêque et pour l’Eglise diocésaine. Elle a participé avec joie et enthousiasme au projet puis à la réouverture du séminaire diocésain, et elle a pu accompagner avec attention l’itinéraire des deux premières promotions.

“Par la prière et l’attention, elle a accompagné et soutenu la vie du diocèse ces quarante- trois dernières années. Pour mes prédécesseurs et moi-même, pour les prêtres, religieux, religieuses, fidèles laïcs, les séminaristes aussi, qui ont eu le rare privilège de la connaître, et plus largement pour tous les fidèles qui ne la connaissaient pas, elle fut un soutien constant. Elle a mené jusqu’au bout, avec joie et réalisme, le combat spirituel. Je suis sûr que nous continuerons de connaître ce soutien, puisque l’attention à l’Eglise de sœur Jeanne Marie ne va pas faiblir au ciel. Elle va trouver son accomplissement dans la communion parfaite avec le Christ ressuscité, et désormais pour toujours.” + E.A.

Un ermitage pour les séminaristes

Soeur Jeanne Marie tenait à ce que le lieu où il lui était donné d’habiter soit sauvegardé après sa mort pour que, si Dieu le veut, un ou une autre ermite puisse prendre sa suite. Dans cet esprit, des travaux de clôture ont été accomplis de son vivant et après sa mort, l’oratoire a été rénové et rendu plus habitable, même s’il ne bénéficie pas de l’eau courante.
Un bail emphytéotique a été signé en 2015 entre l’évêché de Versailles et la mairie de Maule, pour sauvegarder le lieu, l’évêque a confié la garde l’oratoire et de la chapelle au curé de Maule et l’usage permanent et exclusif des lieux au Séminaire de Versailles comme ermitage ou lieu de “désert” pour les séminaristes.