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Projet de loi bioéthique – dernière ligne droite


Le débat relatif au projet de loi bioéthique revient à l’Assemblée nationale pour une 3e lecture. L’Eglise de France suit attentivement les débats et s’est exprimée une nouvelle fois dans une déclaration le 09 juin 2021. Retrouvez ici de nombreux éléments pour mieux comprendre les enjeux de ce projet de loi.

Pour mémoire :

  • 2018 : états généraux de la Bioéthique
  • Septembre – octobre 2019 : examen en première lecture à l’Assemblée Nationale
  • Juin – juillet 2020 : seconde lecture à l’AN puis janvier 2021 au Sénat
  • Assemblée Nationale : 1er au 3 juin en commission spéciale puis du 7 au 11 juin en hémicycle
  • Sénat : 15 juin en commission et 24 juin en hémicycle
  • In fine le dernier mot pour l’Assemblée Nationale en juillet.

Nous sommes donc dans l’étape décisive du dénouement d’un projet aux conséquences à long terme sur notre société. Les sujets traités dépassent largement la PMA et la GPA. Plus que jamais il importe d’argumenter en faveur de la dignité de l’être humain.

Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France du 9 juin 2021

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, réuni les 7, 8 et 9 juin 2021, exprime une fois de plus sa profonde inquiétude devant le projet de loi de bioéthique que l’Assemblée nationale examine en ce moment en troisième lecture. Le socle de la « bioéthique à la française » dont notre pays était si fier est définitivement gommé : la dignité propre à tout être humain – petit et grand – n’est plus le point focal.

Une fois de plus, la loi prétend autoriser des transgressions nouvelles en les « encadrant ». Mais jamais un cadre ne tient. Inéluctablement, il finit par être effacé. Encadrer, c’est autoriser. L’humanité a grandi en s’imposant des interdits : interdit de tuer un innocent, interdit de l’inceste, interdit du vol, interdit du viol. Mêler des cellules humaines et des cellules animales ne peut pas être simplement encadré : ce qui doit être interdit, doit l’être clairement ; ce qui peut être autorisé, doit l’être clairement également. Cela n’est possible qu’en référence à une vision réfléchie de la personne humaine et de sa filiation. Encadrer la recherche sur les embryons humains alors que cette recherche ne sera pas au bénéfice de l’embryon traité, c’est se permettre de les manipuler ln comme un simple matériau. C’est se mettre en situation de domination technicienne de ce qui devrait devenir un être humain à part entière.

Comme évêques catholiques, nous ne pouvons que dire à nouveau ce que nous disons depuis des années : la souffrance des personnes qui ne peuvent pas avoir d’enfants doit être accompagnée. Mais plutôt que chercher toujours à étendre la domination des humains sur leurs propres commencements, nos efforts doivent d’abord porter sur la fraternité qui seule peut accueillir durablement la fragilité. Mettre en place un processus de fabrication d’enfants ne résout rien. La vie est reçue comme un don, un don que nous sommes appelés à transmettre, à partager avec d’autres.

Le Conseil permanent remercie les parlementaires qui ont le courage de mettre en question la bonne conscience qui s’impose : leur témoignage restera pour la suite de l’histoire. La vie humaine est un don, tout être humain est un don qui mérite d’être accueilli par la société entière avec un infini respect.  Il encourage les associations qui s’efforcent de mobiliser nos concitoyens sur ces sujets difficiles : le site internet de la Conférence des évêques relaie ici quelques-unes de leurs propositions.

 

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, Président de la CEF,
Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil, vice-président de la CEF,
Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Arras, vice-président de la CEF,
Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris,
Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois,
Mgr Jean-Marc Eychenne, évêque de Pamiers,
Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen,
Mgr Philippe Mousset, évêque de Périgueux,
Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre,
Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers.

En vidéo, sur l’importance du débat démocratique au sujet de la bioéthique

Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, responsable du Groupe bioéthique de la conférence des évêques de France, s’est exprimé aussi à ce sujet dans une tribune publiée par Ouest France le 07 juin et dans la vidéo suivante :

Se former pour mieux comprendre les enjeux et argumenter

Face à ces enjeux, la Conférence des évêques de France  propose, avec une série de podcast, une réflexion simple qui repose sur les principes fondamentaux de la préservation de la dignité humaine et qui invite chacun, à un discernement personnel et engagé.