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Une exposition dans l’église Saint-Victor de Guyancourt pour les journées du patrimoine 2022


Quand le Sacré rencontre l’« Ephémère » : Pour la seconde année consécutive, la paroisse et la mairie de Guyancourt ont travaillé ensemble à l’accueil de visiteurs en recherche de culture et d’art en proposant une exposition d’artistes contemporaines à l’intérieur de l’église Saint-Victor : en 2021, Catherine Gillet était à l’honneur, cette année il s’agit de Catherine Schwarz et Patricia Houin.

Ces artistes ont en commun le travail en noir et blanc : gravure, fusain, gouache, photographie. Cette monochromie s’intègre de façon particulièrement harmonieuse aux murs blancs de l’église éclairés par la lumière colorée des vitraux dont les reflets se déplacent suivant la course du soleil.

Thème de l’exposition : Éphémères

Les deux artistes imaginent et représentent leur vision des nuages. Peu d’œuvres exposées, accrochées dans la nef et les bas-côtés sous les stations polychromes du chemin de croix : cinq pour Patricia Houin, six pour Catherine Schwarz. Et cette volontaire sobriété contribue au cheminement intérieur du visiteur.

Patricia Ouin emprisonne les nuages dans des filets noirs sur un support de papier gris de forme allongé. De panneau en panneau, le nuage s’élève, se libère.

Catherine Schwartz présente ses œuvres de façon plus classique, des sous-verres encadrés d’une mince tige noire. Les nuages s’abaissent, se relèvent, s’amoncellent, s’obscurcissent en laissant la pluie s’échapper, envahissent l’espace ou, au contraire, se rétractent et s’éclaircissent. Un élément de stabilité- rectangle blanc, ligne horizontale – nous rattache à la matérialité et fait le lien entre notre corps pesant et notre esprit qui s’évade.

Ni abstraite ni figurative, la vision des deux artistes se complète et rebondit. Chacun peut voir des figures imaginaires ou laisser son esprit vagabonder. Parfois, la réalité nous rattrape comme dans cette œuvre de Patricia Houin revisitant les cheminées des centrales nucléaires qui créent leur propre nuage.

Au-delà du monde extérieur, le visiteur entre en ce qu’il est lui-même, voit dans ces dessins des « nuages tristes », ou des « nuages lumineux », un « visage humain » ou un « bébé sortant de ses langes ». L’imaginaire se libère reflétant les émotions que chacun tient en soi.

Rejoindre le monde profane

Les Journées du Patrimoine sont l’occasion de tisser des liens entre nos racines – notre foi et notre histoire – et  la création contemporaine : deux artistes qui ont la tête dans les nuages et savent nous y emmener, dessinent un parcours de ressourcement inattendu et invitent à lever la tête vers le ciel pour voir le monde autrement.

Un grand merci au curé de Guyancourt, le père Hugues Jeanson, aux services culturel et Arts visuels de la mairie de Guyancourt qui ont rendu possible cette manifestation. Merci aussi aux curieux, amis, passionnés de l’art et de nos églises qui nous ont rendu visite. Et aux deux artistes disponibles pour tous pendant ces deux jours.

Chantal Courtois, sept 22