Questionnements d’identité de genre : une journée de formation réussie
Une journée de formation sur les questionnements d’identité de genre chez les jeunes a eu lieu vendredi 9 décembre 2022 au centre Ozanam à Versailles. Elle était organisée par le service Family Phone 78 et la direction diocésaine de l’enseignement catholique. Plus de 130 professionnels encadrant des jeunes s’étaient inscrits. Retour sur les temps forts de cette journée.
Une approche respectueuse sur le genre, un sujet pourtant sensible
Il a fallu réserver une salle plus grande que celle prévue à l’origine. C’est dire si les personnels scolaires (chefs d’établissement, enseignants, responsables d’éducation affective, psychologues, infirmiers) étaient intéressés par la question du genre. Ils représentaient la moitié des participants. L’autre moitié était constituée de professionnels recommandés par Family Phone 78 (conseil conjugal et familial, psychologues, coachs en orientation, conseillers CLER* ou Teenstar) ainsi que des écoutants du service. Les deux formatrices de l’accueil Jeunes 78 dépendant du Centre hospitalier de Versailles ont donné un enseignement de qualité, citant leurs sources, présentant des chiffres. C’est surtout la justesse de leur approche qui a été appréciée par les participants. « Equilibrée, respectueuse, non réductrice, humble, lucide… », les adjectifs laudatifs ne manquent pas dans les formulaires d’évaluation. Sur un sujet aussi délicat, c’est une performance.
Une journée riche en échanges autour de l’accompagnement des jeunes
La matinée, dense, a été consacrée à définir le vocabulaire, les grandes lignes sociologiques, psychologiques, le cadre légal et médical d’une transition. Les formatrices se sont attardées sur les tenants philosophiques d’une possibilité de changer de genre. Elles ont abordé enfin les rapports entre jeunes et parents avec des témoignages vidéo. Elles ont souligné que le phénomène réel est plus rare que son focus médiatique.
La souffrance qu’exprime la personne doit être accompagnée : « un enfant qui demande à changer de sexe doit être pris au sérieux, mais pas forcément au pied de la lettre » (Sege Hefez).Des cas pratiques ont été décortiqués l’après-midi comme l’accueil d’un jeune en entretien individuel, ou la construction d’une séance sur le genre en 2nde. Les échanges de perspectives ont été riches de la variété d’horizon des participants. Dans un groupe, Colombe, jeune sexologue, s’est dit heureuse de trouver des jalons. Bénédicte, psychologue avec plus d’expérience, s’étonne que le sujet n’ait pas fait partie de sa formation, pourtant récente.
L’identité est toujours d’abord une question : « qui es-tu ? »
Le père Gaultier de Chaillé est venu conclure la journée en apportant un éclairage d’Eglise très apprécié. Son intervention s’est appuyée sur le texte Homme et femme, il les créa, pour un chemin de dialogue sur la question du genre dans l’éducation, publié par le dicastère pour la culture et l’éducation. En suivant la structure du texte en trois mouvements, écouter, raisonner, proposer, le père de Chaillé a rappelé que les participants ne pourront repartir avec « une liste de bonnes réponses ». L’identité est toujours une question. La parole qui enferme n’est pas selon le coeur de Dieu. Il faut toujours tenir la primauté de l’amour inconditionnel, sans jamais renier l’orientation de la création au projet de Dieu. « Il faut faire confiance à notre bon cœur et à l’Esprit-Saint. »
Les formatrices avaient prévenu : « Chacun repartira sans doute avec plus de questions qu’il n’en avait en arrivant. » Promesse tenue. Pour autant, les participants disent avoir acquis des connaissances nouvelles, quelques outils concrets. Ils expriment aussi une confiance renouvelée et la certitude de ne pas être seuls à cheminer dans l’accompagnement de ces questions.
Marie-Blandine Ferrer
Mission pour la Famille
* Centre de Liaison des Équipes de Recherche sur l’amour et la famille
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