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Temps mémoriel en faveur des personnes victimes d’abus au sein de l’Eglise : de quoi s’agit-il ?


La journée mémorielle voulue par les évêques de France prend désormais place dans le calendrier liturgique de façon pérenne, le troisième vendredi de Carême ou dans la plus grande proximité de cette journée. Elle répond à l’invitation du pape François à vivre une journée de prières pour les personnes victimes de violences sexuelles et d’abus de pouvoir et de conscience au sein de l’Eglise.

Un devoir de mémoire

Les diocèses et paroisses sont invités à organiser un temps autour de la mémoire et de la prière pour les personnes victimes.

Le travail de mémoire est un devoir de justice envers les personnes victimes qui ont dans leur chair et leur esprit souffert de violences sexuelles. Elles le demandent comme signe de la reconnaissance  des crimes commis mais également du silence et souvent du déni qui leur ont été infligés ; ce travail de mémoire est essentiel pour le processus de réparation. Les personnes victimes ont souvent du mal à parler parce que cette violence parvient difficilement à se dire avec des mots. Or leur parole a une place centrale. Les agressions sexuelles blessent la personne si intensément que, parfois, elles la brisent à jamais. On les a comparées à une forme de mise à mort, le sentiment de dignité des personnes victimes étant profondément bafoué.

Dans le respect du cadre légal, tout doit être entrepris pour réparer, autant qu’il est possible, le mal qui leur a été fait et les aider à se reconstruire.

Ce temps d’Église est aussi mis à profit pour faire prendre conscience à tous de la nécessité de prévenir et d’agir pour éviter toutes les situations qui peuvent conduire à des formes d’abus. C’est une responsabilité collective à avoir.

L’Église prend progressivement ses responsabilités vis-à-vis des personnes victimes, c’est un chemin lent et long qui la conduit à se réformer afin que nos communautés paroissiales soient des lieux sûrs.

Organiser un temps mémoriel localement ?

Plusieurs propositions sont envisageables pour organiser un temps mémoriel, à adapter en fonction du contexte local notamment : chemin de croix, célébration de prière, pose d’une plaque mémorielle en signe de reconnaissance des agressions sexuelles subies, marche… Elles appellent à la contrition, au pardon et à la réconciliation.

Toute démarche organisée pour les personnes victimes doit être empreinte de compassion et d’un profond respect. Comment leur exprimer à la fois notre solidarité et notre dégout pour ces crimes et délits commis dans l’Eglise ? Comment les assurer que nous prenons au sérieux leur témoignage et notre volonté de ne pas oublier ?

Ces moments doivent se co-construire avec la participation de personnes victimes. Elles ont une expertise enrichissante.

Le 3 mars, à 18H, Monseigneur Luc Crepy participera à une cérémonie mémorielle à la demande d’une personne victime, avec pose d’une plaque à l’église Sainte-Marguerite du Vésinet. C’est dans le cadre d’une médiation portée par l’INIRR ( Instance Nationale de Reconnaissance et de Réparation ) pour une personne victime et acceptée par l’évêque de Versailles, que ce temps d’Eglise s’est co-construit.

En ce 3ème dimanche de carême, nous vous encourageons à venir entourer les personnes victimes et vous recueillir sur toutes ces souffrances lors de l’apposition de cette plaque mémorielle.

 

Anne Sudan

 

 

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