
Mémoires d’un escargot, un film d’animation pour adultes sur la quête identitaire et de sens
Ce film australien d’Adam Elliot sorti en 2024 est une ode à la vie malgré la noirceur du récit, humour et émotions pour évoquer les moments de joie et de désespoir de toute vie ; une manière sensible de manifester l’absence jamais comblée causée par le deuil, une réflexion sur le lien familial.
Une vie semée d’embûches et de beaucoup de solitude pour deux jumeaux vite orphelins séparés de part et d’autre de l’Australie dans un récit comme un conte. Leur échange de lettres les laissent espérer des retrouvailles. La vie est faite de rencontres qui enferment ou font grandir.
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Pour une réflexion sur le deuil et la quête de sens, la quête identitaire
Quelle évolution de chaque personnage ? Qu’est-ce qui aide Grace comme Gilbert à avancer et ne pas se noyer dans son désespoir ? Comment cherchent-ils chacun un sens à leur vie ?
- Repérer les oppositions entre les deux jumeaux en précisant à chaque fois ce qui le montre :
- verre à moitié plein/vide
- prison sectaire/famille aimante
- attitude joyeux/triste
- protecteur/harcelé …
Le film insiste, à travers de nombreuses thématiques, sur tout ce qui peut nous bloquer, nous empêcher de vivre. Les cages en sont une représentation.
On peut évoquer les séquences concernées pour repérer les peurs, les enfermements suggérés et que l’on forge soi-même.
La spirale de la coquille est aussi un mouvement imposé au récit évoquant le fonctionnement de la mémoire (repli sur soi et ouvertures) comme la lente évolution de Grace qui finira par sortir de sa coquille.
Grace, en racontant son histoire, opère une forme de relecture de vie. Elle pointe ce qui l’aide à avancer, se libérer, sans complaisance.
Que dit-elle de
- la gémellité ?
- la manière d’éduquer entre l’estime de soi et l’obsession morale et la purification ?
- la différence (notamment physique et les situations de handicap) ?
- la solitude ?
- la sexualité ?
- le deuil ?
- la vie de collectionneuse et son rapport à la consommation ?
- du secret, ce qui n’a pas à être dévoilé ?
- Pour chaque sujet, on pourra prolonger l’échange en fonction du public présent au débat et des sujets qui les rejoignent dans leur propre quotidien.
Qu’en est-il de la résilience humaine ?
Se remémorer les premières images : qu’évoquent-elles ? comment les objets cumulés marquent-ils les traumatismes de la vie pleine de deuils et séparations de Grace ? en quoi sont-ils des fragments de vie ?
Ses souvenirs sont-ils des poids ou des repères dans un monde instable ? donner des exemples. Par exemple comment comprendre la cicatrice qui marque son visage ?
Qu’est-ce que tout cela exprime de sa quête d’identité ? Quel est notre propre rapport aux objets ? qu’est-ce que cela dévoile de notre personnalité ?
Quel moyen utilise Grace pour dépasser ses traumatismes ? Que lui permet l’expression artistique ?
A propos du fanatisme religieux
Gilbert se consume dans une église en feu : que semble dénoncer le réalisateur ?
Comment passe-t-on des flammes extérieures à la flamme intérieure qio lui permettra de traverser les épreuves ?
Pour aller plus loin sur le lien familial et sa force
Avec son frère jumeau, Grace considère qu’ils sont « deux âmes pour un seul cœur ».
Comment le film exprime-t-il cette force du lien familial au-delà des liens du sang ? (attitude de l’un par rapport à l’autre, échange de l’objet bague escargot, rôle des lettres…)
Quelles valeurs de la famille sont évoquées ? (solidarité, fidélité, amour inconditionnel malgré les défauts et faiblesses, …)
Pour quel salut ?
Une promesse lie frère et sœur. Gilbert est prêt à mourir pour sa sœur en donnant son sang, Gilbert meurt dans les flammes purificatrices, Gilbert est présent comme par magie en fin de récit permet à Grace d’envisager sa vie autrement. En traversant l’Australie, il fait aussi sa traversée du désert. Une forme de résurrection ?
Que veut dire sauver l’autre ? Quel écho éventuel avec le salut en Jésus Christ et les figures de martyrs ?