
Interview croisée des deux responsables du rassemblement diocésain Ascension 2025
Charles Palu et Frédéric Deren ont été les grands coordinateurs du projet “Ascension 2025”, deux hommes aux agendas professionnels bien chargés mais qui ont accepté avec confiance de relever ce défi avec l’aide de leur épouse et d’équipes qui se sont constituées petit à petit.
Le père Pierre Delort-Laval a confié l’organisation du rassemblement diocésain il y a 18 mois à Charles et Natalie Palu et à Frédéric et Stéphanie Deren. Charles est consultant en projets innovants au service de la Défense ayant mené de nombreux projets complexes dans sa carrière militaire. Frédéric, diacre et économe provincial adjoint de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice, ancien commissaire national des Scouts de France et ancien président du FRAT. Avec leurs épouses, ils ont constitué le noyau dur de l’organisation : “Un petit visage d’Eglise, avec deux couples, un prêtre, hommes et femmes complémentaires ; chacun prenant en charge sa partie avec sa disponibilité.. on ne s’était pas choisis et cela a bien fonctionné on ne se connaissait pas et on a appris à se connaître, et ensemble à servir l’Eglise des Yvelines.”
“Puis nous avons travaillé en équipe plus élargie avec des réunions tous les 15 jours ; j’en retiens l’amitié développée pendant toute cette préparation” ajoute Charles.
Un engagement de couple
Charles : “Le p. Pierre Delort-Laval nous a demandé de vivre cela en couple et j’ai trouvé ça génial et essentiel de vivre ensemble les mêmes joueurs les mêmes questionnements et les mêmes difficultés. On ne s’attendait pas forcément à l’importance et à l’intensité de la charge : accepter une mission, c’est aussi accepter de ne pas mesurer son engagement. Je me souviens des deux dernières semaines d’inscription où nous sommes passés de 5 000 à 11 000 inscrits, le logiciel saturé : quelle joie mais aussi quel stress ! L’apport de Natalie a été essentiel pour moi : son regard, sa sensibilité et son approche différente.”
Frédéric : “Avec Stéphanie, nous avons vécu des temps heureux, parfois exigeants et chronophages mais conscients que nous tirions la même charrue. Pour nos enfants c’était sympa de voir leurs parents faire des choses ensemble”
Une échelle diocésaine, qu’est ce que cela signifie concrètement
Charles : “Nous avions déjà été engagés en service d’aumônerie, Parcours Alpha, Scoutisme mais là j’ai découvert ce qu’est monter un événement diocésain : c’est écouter, associer, rassembler, différentes paroisses et mouvements aux attentes très diverses. J’ai aussi découvert l’organisation de l’évêché et ses services. Enfin à l’échelle d’un diocèse tel que celui de Versailles, il y a un impact logistique, transport et sécurité important avec de nombreux interlocuteurs au sein des services publiques du département des Yvelines.”
Frédéric : “J’avais déjà organisé un Jamboree Scouts de France avec 20 500 jeunes pendant 5 jours à Jambville mais la spécificité de ce 29 mai, c’était la dimension spirituelle d’un rassemblement jubilaire avec un pélé, des animations spirituelles comme les oasis et des participants d’horizon très différents répondant à l’invitation de leur évêque. Cette journée s’est caractérisée par sa très grande densité et un rythme très soutenu : à titre d’exemple, il s’est passé à peine 4 heures entre la dépose des derniers cas et la reprise des premiers pour quitter le site. Il ne fallait pas de zone de flou ou d’hésitation avec une foule de 12 000 personnes ! Alors, comme pour une pièce de théâtre ou un concert nous avons beaucoup répété pour être certains que la partition fonctionne.”
Une anecdote ?
Frédéric : “Ascension 2025, c’était l’occasion de découvrir l’Eglise autrement : une personne qui était à l’accueil m’a dit “j’ai rajeuni de 15 ans cela m’a fait du bien”. Je pense qu’il faut rester sur cet élan que chaque paroisse devrait être fière et dire au monde sa joie sa grande joie d’avoir participé au rassemblement diocésain.“
Charles : “Au matin du 29 mai, je me promenais à 06h00 dans le parc de Jambville et je tombe sur un volontaire tout juste arrivé. Travaillant dans la restauration son patron ne lui avait pas donné sa journée et il n’avait pu rejoindre les bénévoles la veille. Il n’avait dormi que 3 h pour être bien à l’heure sur place. Il était jeune catéchumène pas encore baptisé, tout à la joie de servir l’église en tant que bénévole volontaire. Un petit moment d’échange béni ; pour moi déjà, la journée était gagnée !”
Quel état d’esprit maintenant que cet événement est passé ?
Frédéric : “Au niveau diaconal, j’ai accepté ce service pour l’Eglise des Yvelines et moi-même comme Pèlerin d’Espérance ; j’avais quelques talents en la matière et c’est une manière de les faire fructifier comme le demande l’Evangile. C’est aussi avoir le souci de tout le monde dans une gratuité du don. On est au service de l’unité de l’Eglise ; le résultat est beau !”
Charles : “Ce que j’en retire c’est une joie paisible parce que cela a marché malgré les inévitables frictions. Je ressens beaucoup de gratitude pour toutes les personnes engagées dans ce projet, ceux qui ont participé aux réunions, animé les Oasis, tous les jeunes volontaires… de la gratitude pour ceux qui ont prié en amont pour cette journée : les prêtres les religieuses… je retiens l’espérance qui a guidé nos réunions. Comme l’a écrit notre évêque, Mgr Luc Crepy, dans sa lettre pastorale : “Pour nous aussi, avec la force de l’Esprit, notre mission de baptisés est de regarder avec les yeux du Christ : oser à travers et au-delà des épreuves porter un regard d’espérance sur les signes du Royaume, sur les personnes et sur le monde.” C’est vrai, on vit dans un monde qui ne va pas bien mais on peut s’y engager, nombreux et joyeux avec le Christ : c’est la grande démonstration de la journée que nous avons vécue le 29 mai !”
Propos recueillis par Valentine Faure
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