Méthode de la conversation dans l’Esprit pour progresser dans le chemin synodal
Une Eglise synodale, c’est une manière de procéder, mettant l’Esprit Saint au centre. La conversation dans l’Esprit est une méthode de discernement, choisie par le pape François pour mener le travail en équipe lors des assemblées synodales à Rome en octobre 2023 et octobre 2024.
Elle permet de faire l’expérience d’une écoute mutuelle entre les membres du groupe, mais aussi d’une écoute de l’Esprit saint qui est le « protagoniste authentique » de cette conversation. Il parle dans les temps de silence mais aussi dans les temps de partage à travers la parole de nos frères. Il s’agit donc de s’ouvrir à une dynamique d’écoute de l’autre et de l’Autre, vécue dans la prière.
Le but est ainsi de chercher ensemble la volonté de Dieu, d’avancer ensemble, guidés par l’Esprit, dans une démarche ecclésiale véritablement synodale. « Nous commençons ainsi à prêter davantage attention à “ce que l’Esprit dit aux Églises” (Ap 2, 7) dans l’engagement et l’espoir de devenir une Église de plus en plus capable de prendre des décisions prophétiques guidées par l’Esprit. » (Instrumentum Laboris n°31).
Donc la CE n’est pas une méthode, une technique d’organisation, mais une pratique spirituelle à vivre dans la foi. Elle requiert écoute, liberté intérieure, humilité, confiance réciproque, ouverture à la nouveauté, et abandon à la volonté de Dieu.
Elle comporte trois grandes étapes
- Le premier temps est une prise de parole personnelle, en « je », où chacun s’exprime et chacun écoute sans faire part de ses réactions. Car le discernement commence par l’Ecoute, qui nécessite un apriori de bienveillance, la volonté d’accueillir et de sauver la proposition de l’autre.
Le pape François a bien insisté sur le fait que la conversation dans l’Esprit n’est pas un parlement, un lieu de débat d’idées. Le but n ‘est pas d’imposer un point de vue, qu’il soit individuel ou collectif.
A l’inverse, il faut jouer le jeu de la synodalité, et prendre la parole, oser parler. La synodalité demande du courage, et la conviction que par notre baptême, nous sommes tous légitimes à porter une parole. - Lors du deuxième temps, chacun partage, à partir de ce que les autres ont dit, ce qui a le plus résonné ou résisté en lui, en se laissant guider par l’Esprit saint. Là encore, l’écoute de chacun est essentielle.
- Lors du troisième temps, on discerne ensemble le fruit de la conversation dans l’Esprit : on nomme les points accords et de convergence, on fait ressortir les difficultés ou désaccords, on identifie les propositions d’action ou pas de plus à faire. Le discernement, n’est pas la somme des avis individuels.
Chacun de ces trois temps est précédé d’un temps de prière en silence, permettant la préparation personnelle avant la prise de parole.