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Bienheureux Lucien Botovasoa


1908-1947 ; Madagascar – appelé « le Réconciliateur »

D’une famille de paysans pauvres de la côte Sud–Est de Madagascar, Lucien s’est converti à l’âge de 13 ans, longtemps avant ses parents.

Élève brillant, il est envoyé étudier chez les jésuites de Fianarantsoa, et en revient comme instituteur paroissial en 1928. Il se marie en 1930 avec Suzanne (Soazana), ils auront huit enfants.

 

Réputé excellent pédagogue, sportif et musicien, il est aussi un modèle de vie chrétienne pour les jeunes. Dès 1928, grâce à lui, les baptêmes se multiplient dans le bourg d’Ambohimanarivo d’où il est originaire. Et vers 1940, il décide de réaliser son rêve : fonder une fraternité franciscaine où il est possible de vivre la sainteté des religieux dans le mariage. Finis les beaux vêtements, il devient d’une pauvreté et d’une piété extraordinaire. Il devient franciscain dans l’âme, soigne les oiseaux blessés. Son chapelet accroché à sa ceinture, il prie sans cesse, et fait de longues tournées pour évangéliser.

Lucien devient également pour ses concitoyens un modèle de réussite humaine : le « Maître » comme on l’appelle. Sa parole et son exemple ont un poids considérable dans la vie sociale. Il devient directeur d’école et assistant du curé de sa paroisse. Puis éclate la Seconde Guerre mondiale et juste après la lutte pour l’indépendance à Madagascar. Il est mis sur la liste noire des ennemis du peuple par les indépendantistes.

En mars 1947, l’insurrection éclate à Manakara (à 40km du village de Lucien). Plusieurs colons et fonctionnaires malgaches sont tués, dans toute la région. Les églises sont brûlées. Lucien pressent ce qu’il va se passer et recommande à sa femme et à ses enfants : « Quoiqu’il arrive, quoiqu’il advienne, ne vous détachez jamais de Dieu ». Il ne craint pas la mort. Il anime une prière commune à laquelle participent catholiques, protestants et musulmans. Très en vue, le roi Tsimihono lui propose alors de rejoindre le parti MDRM (mvt démocratique du renouveau malgache) mais il refuse car le parti incendiait les églises. Le roi décide sa mise à mort. Il meurt décapité, à l’abattoir du village, après avoir prié de manière répétée : « Mon Dieu, pardonne à mes frères… Que mon sang répandu à terre soit pour le salut de ma patrie. »

Sources :
  • « Baptisés et Envoyés, L’Eglise du Christ en mission dans le monde », Congrégation pour l’évangélisation des peuples et les Œuvres Pontificales Missionnaires, Janvier 2019, p. 276-
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