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Bienheureuse Victoire Rasoamanarivo


1848/1894-Madagascar

Copyright Tanikomadagascar

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Née dans une famille aristocrate très influente de Madagascar, Victoire se convertit au catholicisme à l’âge de 15 ans et aurait souhaité être religieuse mais est mariée à un cousin quelques mois plus tard.

Ses difficultés commencent assez vite car autour d’elle on cherche à la convertir au protestantisme qui est religion d’état et de la haute société. Elle est irréprochable et patiente. Puis la stérilité conjugale lui attire la stigmatisation sociale. Repoussée par les siens, elle fait de l’église sa seconde demeure. Elle y passe sept ou huit heures par jour malgré toutes sortes de menaces.

Elle a une dévotion spéciale pour la Sainte Vierge et tient toujours un chapelet dans ses mains. Cette vie de prière l’aide à remplir ses devoirs avec un dévouement total. Elle rend souvent visite aux malades sans aucune distinction de classe, fait fréquemment l’aumône et reçoit les pauvres et les malades chez elle. Elle s’occupe aussi des lépreux.

Quand la Congrégation laïque de la Sainte Vierge est fondée en 1876, elle en est la présidente.

Son mari ayant un comportement indigne, elle ne s’en plaint jamais et s’oppose au divorce qu’on lui propose pour rester fidèle à son sacrement de mariage.

En 1883, une persécution éclate contre la mission catholique. Tous les missionnaires français sont expulsés, le catholicisme déclaré religion des ennemis, et ses adeptes considérés comme des traîtres. Le dimanche qui suit l’exil des missionnaires, Victoire prétextant qu’aucun ordre explicite n’empêche les catholiques d’entrer dans leur église, obtient la liberté de prière.

Pendant la guerre franco-malgache, elle essaie de faire venir des missionnaires anglais pour protéger l’avenir du catholicisme dans l’île, mais ne parvient pas à éviter les expulsions. En attendant leur retour, elle réussit néanmoins à maintenir la pratique en réunissant les chrétiens, en rouvrant des chapelles et des écoles, en les encourageant à garder leur foi.

Priant depuis le début pour la conversion de son mari, elle le convainc de recevoir le baptême juste avant sa mort en 1887.

Elle continue son œuvre et décède le 21 août 1894. Deux mois plus tard, les missionnaires durent s’exiler.

Jean-Paul II l’a définie comme  « une vraie missionnaire » et un « modèle pour les fidèles laïcs d’aujourd’hui » (30 août 1989)

Sources :
  •  « Baptisés et Envoyés, L’Eglise du Christ en mission dans le monde », Congrégation pour l’évangélisation des peuples et les Œuvres Pontificales Missionnaires, Janvier 2019 p. 300-304
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