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Le 8 décembre : fête de l’Immaculée Conception


Célébrée le 8 décembre, depuis plusieurs siècles, la fête de l’Immaculée conception renvoie les chrétiens aux sources même de l’histoire du salut. Quelle est donc sa signification ?

Statue de l’Immaculée Conception visible dans l’église St-Nicolas de St-Arnoult-en-Yvelines.

Ô Marie conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous !

Le 27 novembre 1830, Catherine Labouré reçoit la mission de propager cette invocation. Quelques années plus tard, Bernadette Soubirous entend la belle dame de la grotte dire « Je suis l’Immaculée conception ».

Entre-temps, le Pape Pie IX a défini comme un dogme de l’Église, l’Immaculée conception de la Sainte Vierge, qui était jusqu’alors « une doctrine pieuse et conforme aux écritures »1 et donnait lieu depuis au moins le IX° siècle, à une fête liturgique. S’appuyant sur l’enseignement ancien de l’Église, sur la Tradition et sur l’Écriture, le Pape proclame que « la Bienheureuse Vierge Marie, dans le premier instant de sa Conception, a été, par une grâce et un privilège spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute tache du péché originel ».

Le Concile Vatican II fait le lien entre le consentement de Marie à la Parole de Dieu, avec le fait qu’elle n’est retenue par aucun péché (LG 56). De même, « En Marie pleine de grâce, il n’y a pas de place pour le péché, parce que Dieu l’a choisie depuis toujours comme Mère de Jésus et il l’a préservée de la faute originelle » (Pape François, 8 décembre 2014).

Quelle est donc cette tache, ce péché originel dont Jésus Christ nous sauve, mais dont Marie a été préservée ?

L’expérience quotidienne montre l’imperfection de la volonté humaine. Saint Augustin évoquait «  la faiblesse de l’esprit malade, qui, soulevé par la main de la vérité, ne se relève qu’à demi, et retombe de tout le poids de l’habitude ». Saint Paul parle du péché qui habite en lui, qui agit à sa place et lui fait commettre le mal qu’il ne voudrait pas. (Cf. Rm. 7, 15-19).

L’inclinaison vers le mal que nous appelons péché originel est intrinsèque à la nature blessée de l’homme « qui a laissé mourir dans son cœur la confiance envers son créateur ». Le premier péché de l’homme est un péché de désobéissance. Tout péché par la suite sera un péché de désobéissance à Dieu et un manque de confiance en sa bonté (Cf. CEC, 386 et ss.).

Cependant le péché ne se comprend que dans la perspective de la Rédemption, annoncée dès le récit de la faute du premier homme et accompli en Jésus-Christ, «  Nouvel Adam ». « Comme tous meurent en Adam, en Christ, tous recevront la vie » (1Co. 15, 22).

De l’Immaculée Conception à l’Assomption

Si le péché est source de mort, selon Saint Paul (Cf. Rm. 5, 17), Marie, préservée du péché, n’a pas connu la corruption de la mort. L’Eglise professe qu’elle a été élevée corps et âme à la gloire du ciel (Cf. LG 59). Exempte de péché, elle a ainsi anticipé la résurrection des autres chrétiens.

Marie, la première en chemin

Irénée de Lyon a souligné le parallèle entre la désobéissance d’Eve, cause de mort et l’obéissance de Marie, source du Salut2. « Nouvelle Eve », elle a ainsi inauguré les temps de l’Église du Christ dont elle fut la première disciple. A Cana elle est la première à intercéder auprès de lui. La première à rester avec lui au pied de la croix. La première à entrer toute entière dans la gloire de Dieu. Marchant en tête de l’humanité, sous la bannière du Christ, elle nous invite à le suivre.

Chacun est invité le 8 décembre à poser une lumière sur le rebord de la fenêtre : signe de notre espérance, de notre foi.

Philippe de Pompignan

 

 

(1) Concile de Bâle, 1439

(2) Cf. IRENEE de LYON, Contres les hérésies, III, 22, 4