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Le Pape François a reçu l’American Jewish Committee le 8 mars 2019


Recevant en audience une délégation de l’American Jewish Commitee (l’une des plus anciennes organisations de défense des droits juifs créé en 1906), le Pape François a fait part de sa grande préoccupation face à l’augmentation de la haine et de l’antisémitisme dans le monde, invitant plus que jamais les hommes et les femmes d’aujourd’hui au dialogue : seule issue possible pour sortir de cet état de violence.

 Le Pape a souligné l’importance des relations tissées avec nos frères juifs, dans un élan de compréhension mutuelle capable de tisser des liens d’amitiés, signe d’espérance pour le monde. Il a rappelé aussi la nécessité d’éduquer les générations futures au dialogue, et de redoubler d’efforts pour la formation des jeunes afin que l’estime et le respect remplacent la violence et la peur. “Juifs et Chrétiens doivent oeuvrer pour un monde meilleur”.*

À l’heure actuelle toutefois, je suis très préoccupé par la propagation, dans de nombreux endroits, d’un climat de méchanceté et de fureur, dans lequel s’enracine une haine excessive et dépravée. Je pense en particulier à l’éclosion d’attaques antisémites dans divers pays. Aujourd’hui, je tiens à rappeler qu’il est nécessaire d’être vigilants face à un tel phénomène : l’histoire nous apprend où la moindre forme d’antisémitisme peut mener : la tragédie humaine de la Shoah dans laquelle deux tiers des Juifs européens furent anéantis.*

 

“Je souligne que toute forme d’antisémitisme pour un chrétien est un rejet de ses propres origines, une contradiction complète. Nous devons faire comme ce père qui a été témoin de nombreuses choses tragiques sans se lasser de transmettre à ses enfants les fondements de l’amour et du respect. Et nous devons regarder le monde avec les yeux d’une mère, avec le regard de la paix.”

Dans la lutte contre la haine et l’antisémitisme, le dialogue interreligieux est un outil important pour promouvoir un engagement en faveur de la paix, du respect mutuel, de la protection de la vie, de la liberté de religion et du soin de la création. Les juifs et les chrétiens partagent en outre un riche patrimoine spirituel, ce qui nous permet de faire beaucoup de bien ensemble. 

“À une époque où l’Occident est exposé à un laïcisme dépersonnalisant, il incombe aux croyants de se chercher et de coopérer pour rendre l’amour divin plus visible pour l’humanité ; et faire des gestes concrets de proximité pour contrer la croissance de l’indifférence.”

“Dans la Genèse, Caïn, après avoir tué Abel, dit : “Suis-je le gardien de mon frère ?” (Gen4 : 9). Avant le meurtre qui prend la vie, il y avait l’indifférence qui annule la vérité : oui, Caïn, vous étiez vraiment le gardien de votre frère ! Comme nous tous, par la volonté de Dieu. Dans un monde où la distance entre ceux qui ont peu et ceux qui en ont beaucoup augmente chaque jour, nous sommes appelés à prendre soin des plus vulnérables de nos frères et soeurs : les pauvres, les faibles, les malades, les enfants et les enfants, les personnes âgées.”

“En servant l’humanité, comme dans notre dialogue, les jeunes attendent d’être davantage impliqués ; ils veulent rêver et sont ouverts à la découverte de nouveaux idéaux.”

Je tiens donc à souligner l’importance de la formation des générations futures dans le dialogue judéo-chrétien. L’engagement commun dans le domaine de l’éducation des jeunes est également un moyen efficace de lutter contre la violence et d’ouvrir de nouvelles voies de paix avec tous.”

*(Commission pour les relations religieuses avec les juifs , Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables , 47).

Photo : ©cathopic