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Qu’est-ce que la CIASE ?


La Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Eglise ( CIASE) a été constituée à la demande de l’Eglise de France par la voix de la CEF et de la CORREF. La CIASE leur a remis publiquement son rapport final le 06 octobre 2021.

Loin de prétendre guérir le mal qui a été fait ou se substituer à la justice, aux services médicaux et sociaux ou aux associations œuvrant, par l’écoute ou le soin, à la prise en charge des victimes et des auteurs d’abus sexuels, la CIASE a été constituée pour entendre, comprendre, prévenir et proposer, publiquement, de nouvelles voies pour en sortir.

En savoir plus : http://www.ciase.fr

Qu'est-ce que la CIASE ?

Pour que toute la lumière soit faite sur le fléau des abus sexuels dans l’Eglise catholique en France, l’Eglise, par la voix de la Conférence des Evêques de France (CEF) et de la Conférence des Religieux et Religieuses de France (CORREF), a demandé à Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d’Etat, de constituer et de présider sur ce sujet une commission indépendante qui a été mis en place en février 2019.

Qui compose la CIASE ?

La CIASE a réuni des femmes et des hommes aux compétences reconnues dans les domaines de la médecine, de la psychiatrie, de la santé, des sciences sociales, du droit, de l’histoire et de la théologie. Pluraliste elle comptait parmi ses membres des incroyants et des croyants de toutes confessions.

Mission de la CIASE

  • Mesurer  : la mission de la CIASE a été de mesurer l’ampleur des abus sexuels commis au sein de l’Église sur des mineurs et des personnes vulnérables par des clercs et des religieux depuis 1950.
  • Etudier  : la commission a étudié la manière dont les affaires ont été traitées.
  • Evaluer et recommander  : la CIASE a évalué les mesures prises depuis le début des années 2000 par l’Eglise de France afin de formuler des recommandations pour que de tels crimes et délits ne se reproduisent pas et que les victimes fassent l’objet d’une prise en charge appropriée.

Objectif de la CIASE

L’objectif de la CIASE était de prendre la mesure quantitative et qualitative, aussi complète que possible, de ces actes depuis 70 ans et de faire la lumière sur leurs causes et leur traitement, sans laisser subsister de zone d’ombre.

La première priorité de la CIASE était donc de faire en sorte que puisse être exprimée et recueillie la parole de ceux qui ont souffert en personne ou qui sont en capacité de témoignage d’abus sexuels, afin que puisse se développer un travail de reconnaissance et de mémoire.

Ce travail d’écoute et de recueil de la parole des victimes a permis aussi à la CIASE de mesurer l’ampleur du phénomène et des traumatismes subis, d’apprécier la réaction des responsables de l’époque, d’analyser les dysfonctionnements et de formuler des recommandations pour éviter la réitération de tels crimes et délits.

Qu'entend-on par abus sexuels ?

La commission retient une définition large de l’abus sexuel, entendu comme toute agression, exploitation ou atteinte sexuelle, sous quelle que forme que ce soit.

Victimes

Pour définir les victimes, si l’âge de la majorité est clairement défini par la loi, la notion de “personne vulnérable” doit être précisée  : la CIASE range dans cette catégorie les majeurs protégés au sens du droit civil (personne sous tutelle, curatelle…) mais aussi les majeurs en situation de vulnérabilité, c’est-à-dire les personnes qui, dans le cadre d’une relation de hiérarchie, d’autorité, d’accompagnement spirituel ou d’emprise, se sont trouvées engagées dans une relation à caractère sexuel non librement consentie (par exemple une religieuse vis-à-vis d’un confesseur).

Auteurs des abus

Les auteurs concernés des abus sont non seulement les prêtres et évêques, mais aussi les religieux et religieuses, les personnes en formation (séminaristes et novices, notamment), les diacres et les laïcs consacrés ou “menant la vie commune” (parfois désignés sous le nom de “communautés nouvelles”.)

Cadre des abus

Au-delà des abus commis dans les paroisses et les congrégations ou communautés religieuses, la CIASE a traité également des abus ayant eu pour cadres des aumôneries, écoles, internats et mouvements de jeunesse catholique.

Appel à témoignages

Nous avons invité les victimes ou témoins d’abus sexuels commis par des prêtres ou des religieux à prendre contact avec l’équipe que la CIASE a mis en place, en partenariat avec la fédération France Victimes en s’appuyant sur des professionnels reconnus et en recrutant des personnels spécialement formés, disponibles 7 jours sur 7, de 9h à 21h.

L’anonymat a été préservé et les données recueillies ont été traitées avec toutes les garanties requises.

 

Les  travaux de la commission

Des auditions d’experts et de grands témoins, des analyses archivistiques et des études monographiques sont venus compléter le recueil de la parole des victimes. La commission avait en effet pour mandat d’étudier la manière dont les abus ont été traités en fonction du contexte des époques concernées, et ce travail d’information et de recherche est indispensable, en complément du recueil de témoignages, pour analyser le phénomène des abus sexuels dans l’Église, évaluer les mesures prises et formuler des recommandations appropriées afin que de tels crimes et délits ne se reproduisent pas.

Auditions d'experts et de grands témoins

Dès le mois de mars 2019, la CIASE a entendu de nombreuses personnalités, de tous horizons, susceptibles de l’éclairer sur son objet d’étude, qu’il s’agisse de représentants d’associations, de responsables de l’Église en fonction ou émérites, de membres de commissions étrangères ayant mené un travail analogue à celui de la CIASE, de journalistes, de médecins, de juristes, d’historiens, de sociologues, de théologiens…

Analyse d'archives

Trois types d’archives sont à prendre en considération  : les archives de l’Eglise, les archives judiciaires et les archives de la presse.

C’est d’abord en écoutant les victimes et témoins d’abus sexuels, puis en croisant les enseignements tirés de ce temps d’écoute avec une démarche de recherche en sciences humaines et sociales à dimension multiple (sociologie, histoire, anthropologie), enfin en se nourrissant de la réflexion de nombreux experts ayant exploré le sujet, que la CIASE entend parvenir à faire la lumière sur le fléau des abus sexuels dans l’Église catholique depuis 70 ans et en tirer les leçons pour l’avenir, au bénéfice de la société française dans son ensemble.

La CIASE s’est attachée à respecter, dans la conduite de ses travaux, l’ensemble des règles applicables (code de la santé publique, code pénal, législation sur la protection des données personnelles…). Elle a veillé également à l’éthique de ses travaux. Dans ce cadre, elle a entrepris en particulier de consulter la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) ainsi que le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE).

Le rapport final de la CIASE

Ce rapport remis le 06 octobre est consultable dans sa version longue comme dans sa version abrégée sur le site internet de la CIASE : https://www.ciase.fr/rapport-final/