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“Reste un peu…” : quand le christianisme se laisse interroger par le judaïsme.


“Reste un peu…” : serait-ce, au-delà de la demande tendre d’une mère à son fils, une invitation pour les Chrétiens à se poser quelques minutes afin de retrouver le chemin de leur judaïsme intérieur ?

Ce film, entre fiction et autobiographie, ce qui ne facilite pas les choses, soulève de multiples questions, voire craintes pour certains. Est-ce une bonne chose de mettre sur le devant de la scène son cheminement spirituel, l’histoire si personnelle et intime de son âme, qui plus est de façon légère et humoristique ? Un juif peut-il côtoyer le monde catholique paisiblement en suivant sa route ? Les catholiques peuvent-ils porter sur cet Itinéraire d’un enfant… non pas perdu mais en chemin, un regard ouvert qui pourrait les questionner face à leur propre foi ?

Tout a déjà été dit depuis, et même avant la sortie du film. Comme le dit Gad lui-même : “Il n’y a pas plus juif que de se poser la question même de : pourquoi je suis juif ? ça c’est la question aussi du film !” Il est intéressant d’aller écouter sur Akadem les réflexions suscitées par le film au sein du judaïsme (par exemple l’interview avec Tobie Nathan ou Juif un jour Juif toujours).

Le SDRJ78 (Service des Relations avec le judaïsme du Diocèse des Yvelines) est disponible pour répondre à des demandes locales d’approfondissement et est curieux de connaître les réactions ou initiatives suscitées dans les paroisses.

Approfondir le lien au Judaïsme

Mais nous pouvons aller un peu plus loin et tenter de découvrir ce que nous avons à recevoir d’Israël : à comprendre en profondeur le lien qui unit l’Eglise à la lignée d’Abraham (Nostra Aetate §4). Le peuple juif, peuple élu, a porté la Révélation d’un Dieu unique, miséricordieux, faisant alliance avec l’humanité. Notre foi s’enracine dans cette Révélation, balayant toute idolâtrie, d’un Dieu fidèle qui sauve. C’est l’Amour que nous recevons de l’Eternel qui fait advenir le Royaume promis. Le texte publié en 2015 rappelle le chemin parcouru depuis le Concile, et l’importance de la permanence de la promesse divine : “Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables” (Rm 11, 29).

Un service diocésain dédié

Notre mission diocésaine – le Service Unité des Chrétiens et Relations avec le Judaïsme – encourage les initiatives et rencontres en ce sens, afin de réfléchir ensemble, juifs et chrétiens, pour mieux connaître la religion de l’autre, dans un échange amical et une estime mutuelle :

De nombreuses initiatives portent ce désir de dialogue (voir les propositions du SNRJ). Un travail, fruit d’un projet rassemblant des auteurs juifs, chrétiens et musulmans, a été fait en ce sens il y a quelques années, afin de promouvoir des relations paisibles et respectueuses entre les trois religions et de lutter contre les préjugés et l’antisémitisme, et un ouvrage publié en 2018 : “Connaître la religion de l’Autre“, synthèse abordant les fondamentaux du judaïsme, de la chrétienté et de l’islam. => D’autres ouvrages ici.

En ce temps de l’Avent : du Seigneur qui vient, comme il l’a promis… à chacun et chacune de trouver son chemin, pour vivre dans le respect de l’autre et de sa propre foi, en étudiant et en réfléchissant. La Torah vient du Ciel… nous avons à l’accueillir, à la vivre, à l’écouter. נַעֲשֶׂה וְנִשְׁמָע : “Nous ferons et nous entendrons” Ex 24, 7.

Aude de la Motte