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Ta mort en short(s), des court-métrages pour mettre des mots sur la mort


L’analyse de 6 courts-métrages autour de la mort avec des formes et dessins très différents. Une manière de mettre des mots sur un sujet difficile pour évoquer le deuil, la tristesse, par la question de la transmission, des souvenirs, de ce que nous laissent ceux qui partent…

Courts-métrages d’animation des studios Folimage, sortie cinéma en 2018

Fiche d’animation à télécharger

Durée : 54 min

Pour Pépé le morse, César du meilleur court métrage d’animation en 2018

Intérêt des films

Particulièrement pour les ados avec humour, délicatesse et formes très diverses pour mettre des mots sur la mort et toutes les richesses que nous laissent ceux qui partent : beaucoup d’amour pour mieux croquer la vie !

Remarque : Certains dessins peuvent être déroutants. La lecture du dossier pédagogique mis à disposition par le producteur est un précieux outil. Les notes d’intentions des jeunes artistes dans le dossier de presse viennent nourrir toute cette réflexion autour de la mort et les multiples sentiments qu’elles suscitent.

Pourquoi un court métrage pour parler de la mort avec des ados : Nous reprenons l’argumentaire du dossier : « Le court métrage autorise les jeunes à faire leur deuil en s’identifiant au personnage en deuil. Ils peuvent ainsi clarifier leurs émotions chamboulées par la mort et le deuil. Le court métrage offre également un espace-temps de sécurité émotionnelle : on a le droit de pleurer devant un film, c’est socialement accepté par les pairs. Enfin, et c’est le but de tout film, cela offre un espace d’évasion : les jeunes échappent, le temps du film, à leurs propres interrogations, voire à leur propre souffrance s’ils sont en deuil, avec la possibilité de les extérioriser objectivement. »

Analyse

Des résonances entre ces 6 courts-métrages qui peuvent aussi être proposés séparément.

Les thématiques qui les traversent permettent de soulever des points d’attention pour prendre du recul.

Pépé le morse : faire le deuil comporte nécessairement des étapes

Une famille qui arrive de façon curieuse sur une plage, dans les disputes, la violence, l’indifférence à l’autre… mais tous présents pour accompagner la grand-mère. Le film chemine en les montrant chacun séparément en train d’évoluer face au deuil avec leur propre imaginaire.

Les 4 éléments sont très présents avec l’eau de la mer, l’air par le vent qui agite la végétation et les cendres qui volent.

Le feu présent via les cendres, et surtout les cigarettes. La terre par le sable, les constructions en sable, le grand père enseveli, la fille ensablée… Le rôle des larmes qui vont progressivement rassembler la famille et permettre à chacun de repartir.

Repérer les étapes successives du deuil à travers les émotions de chacun jusqu’à la vie qui reprend.

  • De quoi est mort le grand-père ?
  • Comment est montrée la souffrance ?
  • Comment est montré l’écoulement du temps qui passe ? La mort est-elle une fin ?
  • Comment se manifeste, se transmet l’amour pour les proches ?

Pour aller plus loin :

On pourra prolonger par une réflexion sur les rituels autour de la mort et approfondir ce que propose l’Eglise.

Autour des larmes car Jésus a lui-même pleuré. Lire chacun des récits concernés pour identifier sur quoi pleure le Christ :

  • Luc 19, 41 Jésus pleure devant le malheur et le péché du peuple.
  • Jean 11, 33-36 mort de Lazare, Jésus pleure sur la mort de l’homme, de chaque homme.
  • Hébreux 5, 7-8 A Gethsémani, les larmes du Christ deviennent les larmes mêmes de Dieu. Si Dieu lui-même pleure, c’est que les larmes nous ouvrent un chemin vers Lui. Ainsi, les larmes sont à accueillir comme un cadeau, comme un ami. C’est un don.
  • On se souviendra aussi de la béatitude Mt 5,4 : Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.

L’article de Sr Anne Lecu autour de son livre peut nous aider à réfléchir.

Pour les autres films

Quelques questions générales :

Comment le temps qui passe est montré ? (par exemple passage jour/nuit et effet circulaire de recommencement dans Mon papi est caché, nuit et lumières, décompte des allumettes, revoir le cycle de sa vie de la petite marchande d’allumettes, fleurs qui fanent dans Mamie, enchainement inexorable dans Chroniques de la poisse, durée du film sur la journée pour Los dios de los muertos). Repérer la saison de déroulement de l’action, souvent en rapport avec l’automne ou l’hiver…

En quoi cela éclaire les nécessaires étapes du deuil ?

Certains films portent un accent particulier sur l’une ou l’autre étape du processus de deuil. Il peut être intéressant de pointer dans le film étudié, l’étape concernée. (par exemple dans Mamie, repérer ce qui manifeste l’enfermement de la mamie, le refuge dans ses souvenirs et la manière dont le film le met en scène)

Comment le lieu du récit permet-il d’évoquer la mort ? (par exemple le jardin est lieu de mémoire dans Mon papi est caché)

Quel objet marque le souvenir, la transmission du grand-parent au petit-enfant ? Comment la référence aux souvenirs est mise en évidence dans le film ?

Quelles émotions pour exprimer la mort ?

Qu’est-ce que le film utilise comme moyen pour donner un peu de légèreté au propos (exemple du papillon dans Mon papi est caché, Mamie s’envole quand tout est propre, dans Mamie)

Quelle place pour la nuit dans le récit et pour évoquer la mort, l’au-delà ?

Quels mots sont utilisés pour évoquer la mort ? (par exemple la poisse dans Chroniques de la poisse, l’évocation des odeurs souvenirs comme l’eau de javel dans Mamie …)

Comment l’amour, exprimé ou suggéré, nourrit-il la relation avec celui qui reste ? Comment contribue-t-il à aider à faire le deuil ?

Et plus largement, comment ces échanges résonnent-ils avec la propre expérience de chacun ?

Chroniques de la poisse

Certes le nombre de morts de ce film est très important mais il permet de trouver d’autres mots pour exprimer ce qui peut tuer et ouvrir sur un échange sur l’impact du harcèlement, de la méchanceté, de la haine.

La petite marchande d’allumettes permettra aussi d’évoquer la mort sociale, l’indifférence tueuse.

La fillette rejoint la grand-mère dans la mort. Quelle vision chrétienne de la présence, absence ?

Los Dios de los muertos : pour évoquer la relation avec les proches décédés

Un décalage culturel avec la tradition mexicaine.

Humour et dynamisme en transposant chez les morts les attitudes des vivants.

Change-t-on en mourant ?

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