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Statut d’une aumônerie au sein de la maison d’arrêt ?


Le code pénal reconnaît aux prisonniers le droit d’exercer le culte de leur choix. C’est dans ce but que l’administration pénitentiaire agrée des aumôniers en prison.

A Bois d’Arçy, il existe des aumôniers chrétiens (de confession catholique, orthodoxe ou protestante), musulmans et juifs.

L’équipe de l’aumônerie catholique est la plus structurée. Elle se compose de six personnes, d’un prêtre et de cinq laïcs. Elle propose aux détenus trois types de contact.

Plusieurs aumôniers sont agrées pour aller rencontrer les détenus dans leurs cellules pour des rendez-vous individuels pendant lesquels ils pratiquent une écoute bienveillante, mais peuvent également prier avec les détenus qui le souhaitent.

L’aumônerie organise une fois par semaine une rencontre de deux heures qui regroupe une vingtaine d’inscrits. Une messe rassemble entre 60 et 80 détenus tous les dimanches. A chaque messe se joignent un célébrant parmi un petit groupe de prêtres et un groupe d’invités extérieurs qui participent à la préparation et viennent rencontrer leurs frères détenus.

Il y a énormément de détresse en prison du fait, bien sûr, de la privation de liberté, de la séparation avec les proches, mais aussi de la difficulté d’assumer la responsabilité des actes commis.

Nous avons à accompagner ces personnes sur un chemin difficile et qui connaît souvent des hauts et des bas. Mais nous avons aussi la grâce d’être témoins, chez certains détenus, de véritables reconstructions.

Par ailleurs, le Secours catholique est particulièrement actif dans les Yvelines auprès des personnes détenues des 4 lieux de détention du département : Bois d’Arcy, Poissy, Versailles et Porcheville.

Chacun de ces lieux de détention a ses particularités et le Secours catholique adapte son activité pour rendre le meilleur service possible à ces personnes que l’on ne peut réduire à ce qu’elles ont fait.

En se gardant de tout angélisme, les bénévoles du Secours catholique, avec le souci du respect intégral des contraintes de l’administration pénitentiaire et des décisions de justice, cherchent modestement à aider à « remettre debout » les personnes détenues et parfois aussi leur famille, visages du Christ (mt 25, 31-46).

Il s’agit de leur redonner l’estime de soi indispensable pour rebondir, de délivrer des paroles simples qui consolent et ne condamnent pas, de tisser des relations avec ces hommes et ces femmes souvent particulièrement « cabossées » par la vie et de sensibiliser le public au devenir de cette population en organisant une conférence-débat chaque année à l’occasion de la « Journée nationale prisons ».

A Bois d’Arcy, maison d’arrêt qui regroupe des détenus prévenus en attente de jugement et des prisonniers condamnés (en principe) à des peines de moins d’un an, beaucoup arrivent en ayant été « cueillis » par la police et embarqués avec ce qu’ils ont sur le dos.

Beaucoup sont « indigents », sont sans famille et n’ont pas d’argent (moins de 20 euros sur leur compte personnel). Dans ces conditions, la dignité humaine en prend un coup.

Le Secours catholique intervient dans plusieurs directions. C’est l’occasion de rencontrer en tête à tête les personnes détenues au parloir et d’avoir souvent un dialogue libre et confiant. Ces hommes ont besoin d’avoir en face d’eux des personnes qui ne connaissent pas leur dossier et s’intéressent à ce qu’ils sont et pas à ce qu’ils ont pu faire :

  • Le vestiaire en fournissant des pièces d’habillement à ceux qui le demandent. Derrière cette activité il y a toute la noria des intervenants qui récupèrent, trient et stockent !
  • Le soutien financier, entre 10 et 20 euros, à ceux qui n’ont aucun moyen et sont dans une situation grave.
  • L’entrevue avec des détenus sur le point de sortir et qui seront logés quelques jours dans un hôtel à St Cyr l’école : il s’agit de les préparer aux démarches nombreuses et compliquées du retour à la vie normale.
  • La participation à l’accueil des arrivants dans la prison, en parlant aux « nouveaux » des possibilités qu’ils ont une fois en cellule grâce aux associations diverses qui y sont actives.
  • La prise en charge des épreuves théoriques du permis de conduire et le suivi à l’extérieur pour la partie pratique.
  • Le service du courrier qui permet à des détenus d’écrire à des bénévoles qui leurs répondent de façon tout à fait anonyme.
  • Et n’oublions pas le Noël des enfants de détenus qui est un magnifique mouvement de solidarité de notre diocèse. C’est le père détenu qui choisit le cadeau ; ce sont les paroisses qui les offrent ; c’est le Secours Catholique qui fournit toute la logistique depuis le choix du cadeau jusqu’à l’envoi postal.