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Marie, Mère de Dieu


« Sainte Marie, Mère de Dieu » : la foi des fidèles rejoint la foi de Marie pour dire ces quelques mots qui nous invitent à méditer le mystère de Dieu fait homme et celui d’un seul Dieu en trois personnes.

La foi de l’Église

Comme Élisabeth à la Visitation, c’est par la foi, sous l’inspiration de l’Esprit qu’au cours des premiers siècles, les fidèles, bientôt suivis par les proclamations des conciles1, ont reconnu Marie comme étant la Mère de Dieu.

« Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : ‘Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »2

Cette affirmation est reprise par les fidèles d’innombrable fois dans le Je vous salue Marie : « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pêcheurs, maintenant et à l’heure de notre mort » mais aussi dans l’Angelus : « Priez pour nous, sainte mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ ».

Ces deux prières étant de véritables piliers de la dévotion à la Vierge Marie.

Dieu fait homme : l’Incarnation3

Dire que Marie est « Mère de Dieu », et pas seulement mère de Jésus, le Fils de Dieu, c’est affirmer la divinité de son fils Jésus, pleinement homme et pleinement Dieu. Car, comme disait Saint Paul dans son épître aux Colossiens, « en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité4 ». Dans le Credo, nous proclamons que le Fils unique de Dieu, « Dieu, né de Dieu » est né du Père avant tous les siècles. Et en même temps que « par l’Esprit Saint, il est né de la Vierge Marie et s’est fait homme  ».

Au centre de notre foi chrétienne se place ainsi l’affirmation de Jésus, pleinement homme et pleinement Dieu. Le Fils de Dieu s’est fait homme, à la rencontre des hommes. Fils de Dieu de toute éternité, et frère des hommes car né de Marie dans l’humanité, il fait de nous des fils : « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme … pour que nous soyons adoptés comme fils »5 .

Dieu, Père, Fils et Esprit : la Trinité

Les peintres ont souvent représenté la scène de l’Annonciation décrite par l’évangile selon Saint Luc6. On y voit la Vierge attentive à la parole de l’Ange, représentant la force de Dieu dans sa paternité divine. L’Esprit « qui la couvrit de son ombre » est souvent symbolisé par une colombe, dans un rayon de lumière. Marie, elle même, les mains croisées sur elle accueille déjà la venue du Fils.

Ce récit de l’Annonciation montre l’expérience que Marie, Mère de Dieu, fait de la Trinité au moment de la naissance de Jésus dans le monde des hommes.

Vénérer la Mère de Dieu avocate, auxiliatrice, secourable, médiatrice

« Dans la communion de toute l’Église, nous vénérons en premier lieu la Bienheureuse Marie, toujours vierge, Mère de Notre Dieu et Seigneur, Jésus-Christ8 ». A l’image d’Élisabeth, nous sommes invités dans la prière eucharistique, à montrer notre attachement et notre respect profond pour la Mère de Dieu, dont le rôle ne s’est pas éteint après la Nativité. En effet, selon la formulation conciliaire9 :

« à partir du consentement qu’elle apporta par sa foi au jour de l’Annonciation et qu’elle maintint sous la croix dans sa fermeté, cette maternité de Marie […] se continue sans interruption […]

Son rôle dans le salut ne s’interrompt pas : par son intercession multiple, elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel.

Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé […] C’est pourquoi la bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Église sous les titres d’avocate, auxiliatrice, secourable, médiatrice. »

Marie porteuse de paix

La solennité de Marie mère de Dieu a été placée au premier janvier lors de la réforme liturgique liée au Concile Vatican II. Et, lorsque le pape Paul VI a institué la journée mondiale pour la paix, le premier janvier 1968, il a indiqué que cette fête mariale, ainsi que celle du saint nom de Jésus « doivent projeter leur lumière de bonté, de sagesse et d’espérance sur l’imploration, la méditation, la promotion du grand et si désirable don de la paix, dont le monde a tant besoin11. »

Le thème choisi par le pape François pour la Journée mondiale pour la Paix de 2019 est « La bonne politique au service de la paix ». 

« La responsabilité politique appartient à chaque citoyen, et en particulier à ceux qui ont reçu le mandat de protéger et de gouverner » écrit le Pape12« Cette mission consiste dans la sauvegarde du droit et dans l’encouragement au dialogue entre les acteurs de la société, entre les générations et entre les cultures, est-il précisé dans un bref commentaire. Il n’ y a pas de paix sans confiance réciproque. Et la confiance a comme première condition le respect de la parole donnée. L’engagement politique, qui est l’une des plus hautes expressions de la charité, porte la préoccupation pour le futur de la vie et de la planète, des plus jeunes et des plus petits, dans leur soif d’accomplissement. »

Philippe de Pompignan

Pour aller plus loin

  • Constitution dogmatique sur l’Église Lumen Gentium, chapitre VIII, n° 52 et suivants.
  • Article « Marie Mère de Dieu » sur le site de la Conférence des évêques de France.
  • Article « Marie, Mère de Dieu » sur le site « Marie de Nazareth »
  • Article « Quand Marie contemple le Mystère de l’Incarnation »

1 – En particulier le Concile d’Éphèse en 431.
2 – Lc. 1, 41-43.
3 – Cf. Glossaire de la Conférence des évêques de France – Incarnation : spécificité radicale du christianisme, l’incarnation au sens étymologique, c’est le fait “d’entrer dans la chair” – signifie que le Dieu éternel et invisible entre dans l’histoire des hommes en prenant chair dans la personne de Jésus.
4 – Col. 2, 9..
5 – Cf. Ga. 4, 4-7.
6 – Lc. 1, 26-35.
7 – Cf. Lc. 3, 21-22.
8 – Première prière eucharistique.
9 – LG, 62.
10 – SECLI : V 116.
11 – Message du pape Paul VI pour la célébration d’une « journée de la paix » –
12 – Vatican News