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Bioéthique : une vidéo à voir et à partager


Lors de la conférence exceptionnelle du 12 avril 2018 à la cathédrale de Versailles, les intervenants ont abordé le sujet sous l'angle des limites, avec des mots simples, étayés d’exemples réels et concrets.
Face aux dérives, une alternative d’écologie humaine existe ; à chacun de la défendre et de la vivre au quotidien.
Cette vidéo d’1h30 est à regarder et à diffuser largement pour prendre conscience des défis lancés par le progrès biotechnologiques et retrouver le désir d’agir pour plus d’humanité.

Participez à la consultation citoyenne

Du 18 janvier au 30 d’avril 2018, la consultation sera ouverte et tous les avis pourront s’exprimer :

  • un panel de citoyens tirés au sort
  • 300 auditions d’experts (instances religieuses, militants associatifs, monde scientifique, politiques)
  • Réunions publiques ouvertes à tous sur inscription, organisées par les espaces de réflexion éthique régionaux du CCNE : voir le programme pour l’Ile de France
  • Plate-forme d’information, d’expression et d’échanges sur internet : https://etatsgenerauxdelabioethique.fr/

Docteur Marie-Claire Courau

Le Docteur Marie-Claire Courau a fait part de son expérience dans le service des soins palliatifs du Centre hospitalier de Puteaux qui n’accueille que des personnes en fin de vie. Le transfert en USP signifie aggravation du mal et suscite beaucoup d’appréhension.

Mais l’accueil chaleureux, convivial, les soins attentifs font qu’en quelques jours patient et famille se détendent. Sur environ 250 séjours dans son service l’année dernière, il n’y a eu que 5 demandes d’euthanasie, c’est donc une question minoritaire et non une demande de la société. La plupart des patients demandent à vivre, mais il faut les accompagner pour vivre au mieux cette fin de vie. En aidant les patients a retrouver le sens du temps qu’il reste à vivre et à le savourer, on arrive à les aider à passer ce cap de la mort. Parfois (rarement) cela passe par la sédation profonde, qui est toujours réversible. La différence entre la sédation profonde et l’euthanasie, c’est l’intentionnalité : le but n’est pas de donner la mort mais d’accompagner les derniers instants. La légalisation de l’euthanasie fait entrer le fait de tuer dans le champs du normal.

Le docteur Courau milite pour une médecine qui voit le malade comme un vivant. « Il s’agit de faire évoluer son regard sur le patient : traite t’on la fin de vie ou la  fin d’UNE vie.  Notre rôle est-il d’enfoncer la tête dans l’eau ou de lui tendre la main pour remonter sur la berge et vivre le temps qu’il lui reste à vivre ?”

Monsieur Tugdual Derville

Après avoir rendu hommage au progrès, Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita a rappelé que la loi sert à réguler les désirs des citoyens. Ces limites peuvent être frustrantes mais elles  permettent le vivre-ensemble avec pour interdit premier le fait de tuer.  La puissance du désir individuel conjuguée à une offre technologique de pointe, ouvre les portes à des dérives qui fragilisent la dignité humaine et la société dans sa capacité à vivre ensemble. Quand la technologie prime, l’homme devient son propre bouc émissaire. Au contraire, il faudrait avancer dans le progrès médical qui serve l’homme sans le faire régresser, sans atteindre à sa dignité, sans le chosifier ; étendre l’amour et la charité et développer une écologie humaine qui accepte ces trois fondamentaux : un cops sexué, un temps compté et une mort inéluctable.

L’avenir de l’homme est la grande question de notre temps.
Fragilisée par cinquante ans de déconstruction libertaire, l’humanité va-t-elle s’engouffrer dans la promesse du transhumanisme, de l’homme sans limites, unisexe, invulnérable et immortel ? C’est le nouveau fantasme totalitaire. Le défi du millénaire.

Pour Tugdual Derville, il est temps pour l’homme de préserver sa liberté d’une dissolution dans l’absolutisme technologique, la vacuité consumériste et le déni de ses repères culturels et naturels.

La solution ? L’écologie humaine, qui propose de revenir au réel – celui d’un homme fragile, sexué, enraciné corps et âme – et considère « tout l’homme et tous les hommes » comme critère de chaque décision.

Encouragée par le pape François, ardente en France, cette révolution silencieuse est en marche, qui invite chacun à se relier aux autres pour « veiller au bien ».

Père Brice de Malherbe

Le Père Brice de Malherbe, co-directeur du département d’éthique biomédicale des Bernardins, a rappelé que la question anthropologique est fondamentale pour guider les choix éthiques. L’éthique médicale depuis des siècles est de guérir parfois, soigner toujours, avec une relation médecin/malade plutôt paternaliste. La bioéthique en revanche est une éthique du compromis entre l’autonomie du patient, la recherche de la qualité de vie et la régulation juridique.

En France, deux logiques prévalent lors des révisions de lois de bioéthique : le compassionnel et la transgression éthique pour correspondre à la loi de marché. Depuis les années 70, la bioéthique a conduit a une fragilisation du respect de la personne humaine : le corps est considéré comme un matériau et l’homme comme un projet….

Dès lors quelle est l’utilité de rester en vie s’il n’y a plus de projet de vie ? Cela vaut autant pour les embryons que pour les personnes en fin de vie, mais aussi à tout moment de la vie où l’on est en fragilité (marché d’organes et de gamètes, exploitation des données, modification du corps, du génome).  L’homme va t’il être livré au marché, à la logique de la bio-économie , à l’économie de la promesse ?

Devant les excès il y a un sursaut possible c’est l’écologie humaine. Il est urgent de réaffirmer la non-disponibilité et la non-patrimoinibilité du corps qui n’est pas un bien commun ; résister à l’engouement illusoire de la santé parfaite et savoir sacrifier de son temps, accompagner les personnes en souffrance. Le Président de la République nous a invités le 09 avril aux Bernardins à exploiter ces ressources que sont la sagesse, l’engagement et la liberté. C’est là, sur ces sujets de bioéthique que nous sommes aussi attendus.

Entre sauvetage et salut, la médecine a toujours conservé des liens avec le religieux y compris quand elle réduit le second au premier, au point de devenir elle-même religion de substitution. Comment en sommes-nous arrivés là ? Les utopies de l’époque moderne semblent se réaliser sous nos yeux. Si elles sont depuis longtemps l’expression du désir, le fait que la technique les rende désormais possibles est un grand bouleversement. Sans taire les progrès et les promesses de la médecine biotechnicienne, la perspective d’“améliorer” l’homme par le biais de celle-ci pose question. Pour y répondre la raison médicale peut-elle se contenter d’être exclusivement technicienne ? Reconnaître la persistance du sacré en médecine, puis reconnaître une sacralité de l’être humain qui fonde l’indisponibilité de son corps pourrait-il nous aider à pratiquer une médecine au service de l’homme, et une éthique raisonnable ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage tente de répondre.

Être soignant s’exprime par le soin du corps de l’autre, corps où se dévoile et se livre la personne. Comment traiter le corps en tant que « réalité spécifiquement personnelle, signe et lieu de la relation avec les autres, avec Dieu et avec le monde » (Evangelium Vitae 23) ? Question toujours actuelle, d’autant plus que la médecine est diversement sollicitée pour refaçonner les corps, voire en augmenter les capacités.
Pour répondre à cette question et apporter des éléments
susceptibles d’inspirer la pratique des soignants, des experts reconnus dans leurs domaines livrent une parole engagée dans le cadre d’une journée « santé éthique et foi » organisée par l’École cathédrale au Collège des Bernardins à Paris.
Combinant la réflexion soignante avec des approches juridiques, philosophiques et théologiques, ils cherchent comment maintenir dans le soin du corps le service de la personne et dans l’attention au visible le respect de l’invisible.

La conférence, en photos

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