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Une journée d’études du SDFY sur le thème de l’identité


« Vous avez dit identité ? » Près de 90 fidèles, confrontés à la tension identitaire dans le cadre de leur engagement diocésain, ont réfléchi à cette question. Pour guider la réflexion, le service de formation a choisi de croiser les éclairages de la philosophie et de la théologie, lors de la journée d’études du 9 février dernier.

Reconnaissance des minorités, indétermination du genre, wokisme, communautarisme… de nombreuses questions se posent aujourd’hui en termes de revendication. D’où vient le phénomène identitaire, qui traverse la sphère personnelle comme la sphère collective ? quel est son mécanisme ?

Définir les contours de l’identité chrétienne

Pour ouvrir la journée, le vicaire général Pierre Delort-Laval, enseignant en ecclésiologie, a proposé de définir les contours de l’identité chrétienne en partant du cadre de l’Eglise catholique. Qu’est-ce qu’être catholique aujourd’hui ? Qu’en était-il autrefois ? En remontant au fil des siècles jusqu’aux premiers chrétiens, on constate que l’identité chrétienne s’élabore progressivement : diverse dès le départ, elle s’est construite dans l’interaction de différents milieux, dans l’adversité lorsqu’elle est persécutée, mais finalement toujours de manière dynamique et ouverte.

Un apport biblique est venu ensuite compléter cette réflexion. Chantal de la Motte, adjointe en pastorale dans un grand lycée parisien, constate que le malaise adolescent se porte aujourd’hui sur le genre. Dans le cadre d’un mémoire de théologie, elle a interrogé les Ecritures pour chercher une réponse à la différence sexuelle et la domination masculine. Dans la Genèse, la différence est le lieu-même de l’Alliance entre Dieu et l’humanité. Mais c’est aussi le lieu de la convoitise, ce péché des origines, qui pousse à transgresser les limites. Cette transgression trouve aujourd’hui écho chez les jeunes qui cherchent parfois à changer de sexe comme ultime limite à dépasser.

S’appuyer sur la philosophie et débattre en ateliers

Dernières pierres d’appui de la matinée, les ressources de la philosophie ont été apportées par François-Marie Portes, philosophe et directeur d’un cursus post-bac. Il décortique la détresse identitaire de notre société : un morcellement culturel déstructure toutes les dimensions de l’identité. L’identité sexuelle, la famille, le pays, les religions, les activités… tout est contestable aujourd’hui, ce qui laisse le champ libre à une tentation de toute-puissance de la volonté. Sans cadre, la personne est à la recherche d’elle-même. Comment aider chacun à trouver son identité ? Il propose alors d’envisager la finalité (en vue de quoi suis-je un homme, une femme ?) et de s’appuyer sur le vrai.

L’après-midi, les participants ont pu échanger au cours d’un travail en ateliers. Enfin, une table ronde a ressaisi les découvertes et questionnements de la journée. Des approches contrastées qui n’ont pas laissé indifférents. « Ecouter un point de vue différent, se questionner, apprendre et échanger avec d’autres, c’est nécessaire pour l’exercice de nos missions ! » souligne un participant. Un autre a apprécié «  la complémentarité des intervenants qui ont mené une réflexion de fond sur la question de l’identité, traitée sous trois angles différents. » Une participante évoque « une belle initiation sur ce délicat sujet d’actualité ».

La journée s’est conclue avec les mots de saint Paul : «  Nous sommes le corps du Christ, chacun de nous est un membre de ce corps. »

Laure Berry

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