Les mémoires des papes Jean XXIII et Jean-Paul II pendant le mois missionnaire : coïncidence ?
Les saints papes Jean XXIII et Jean-Paul II dont l’église fait mémoire les 11 et 22 octobre au cours du mois missionnaire, ont souligné dans leurs enseignements et leurs engagements, l’ardente nécessité d’être missionnaires.
Ouvrir les fenêtres de l’Église
Jean XXIII voulait, dit on « ouvrir la fenêtre de l’Église afin que nous puissions voir ce qui se passe dehors et que le monde puisse voir ce qui se passe chez nous. » L’annonce du Concile concrétise cette affirmation. En ouvrant l’assemblée des évêques, il voulait« infuser les énergies éternelles, vivifiantes et divines de l’Évangile dans les veines du monde moderne ». Il montrait aussi sa tristesse de voir que la majeure partie du genre humain ne participe encore pas aux sources de grâce qui résident dans l’Église catholique.
De fait, cette vision universelle s’exprime dès les premières lignes des textes conciliaires. Le Concile y exprime le souhait ardent de répandre sur tous les hommes la clarté du Christ. Il proclamera plus tard un texte détaillé sur l’activité missionnaire de l’Église, « tendue de tout son effort à la prédication de l’Évangile à tous les hommes ».
Un pape missionnaire
Le souci de la mission est une constante de l’action du Pape Jean XXIII, qui fut antérieurement président pour l’Italie de l’œuvre pontificale pour la propagation de la foi. Peu de temps après son élection, il proclame une encyclique1 où il rappelle l’universalité de la parole de Dieu, qui s’est fait chair et a habité parmi nous afin d’éclairer tout homme qui vient dans le monde.
La même année, il consacre entièrement un autre document à sa vision spirituelle et matérielle de la mission2. Il y insiste sur le respect des cultures et sur la nécessité de promouvoir le développement spirituel chez les nouveaux baptisés.
Jean-Paul II en mission
Le Pape François a choisi la date du 22 octobre 2017, consacré à la mémoire de saint Jean-Paul II, pour annoncer le mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019. il y rappelle que son prédécesseur exhortait l’Église à s’engager de toutes ses forces dans la mission et à renouveler son engagement missionnaire.
Le saint Pape se disait convaincu de l’urgence de l’activité missionnaire, à laquelle il a consacré, lui aussi une importante encyclique3. Consacrée à la valeur permanente et à l’urgence du précepte missionnaire, elle s’appuie sur les acquis du Concile.
« La foi s’affermit quant on la donne »
Dans ce vibrant appel, il invite tous les peuples à ouvrir les portes du Christ et les chrétiens à affermir leur foi en la donnant. « Nous ne pouvons pas nous taire4 ». Il rappelle que le dialogue interreligieux n’amoindrit pas la nécessité de la mission. L’Église est signe et instrument du salut et si le salut est destiné à tous, il doit être offert concrètement à tous. C’est la mission de tous les chrétiens car « il leur a été confiée cette grâce-là, d’annoncer aux païens l’insondable richesse du Christ.5 » « La mission est un problème de foi ; elle est précisément la mesure de notre foi en Jésus Christ et en son amour pour nous. » Le saint pape voyageur a su montrer en parcourant le monde à quel point il était profondément convaincu de cette vérité.
Philippe de Pompignan
(1) Ad petri cathedram, 29 juin 1959
(2) Princeps pastorum, 28 novembre 1959
(3) Redemptoris Missio, 7 décembre 1990
(4) Ac. 4, 20
(5) Ep. 3, 8